Le taraudage passe par l’emploi d’un « taraud », comparable à une vis qui graverait son pas en pénétrant dans un trou. En fait, c’est l’inverse du « filetage » qui permet d’effectuer des filets hélicoïdaux sur un cylindre.
Le taraud
Sa partie active, c’est à dire filetée, comporte trois ou quatre gorges longitudinales qui forment des lèvres de coupe appelées « peignes ». Lorsque l’outil est mis en rotation, ce sont eux qui gravent les filets intérieurs, les gorges servant à évacuer les « copeaux ». A l’opposé du filetage, le taraud se termine par une queue carrée permettant de bloquer l’outil dans un « tourne-à-gauche ». Ce dernier comporte un œil central où prend place le carré d’entraînement, avec de part et d’autre un manche pour la manœuvre. L’un des manches, en tournant sur lui-même, déplace une mâchoire qui enserre et bloque le taraud.
Pour tarauder un trou, il vous faudra utiliser trois outils successifs de même diamètre : un ébaucheur, un intermédiaire et un finisseur. A eux trois, ils constituent un « jeu de tarauds ». Le filetage du premier, conique sur les deux tiers de sa longueur, facilite la pénétration et l’amorçage des filets. Le suivant, conique sur un tiers seulement, affine le filetage.
Quant au dernier, qui n’est que chanfreiné, ses dents correspondent au pas de vis final.
Reconnaître les tarauds
Se référer uniquement à la forme conique du filetage pour identifier les tarauds est risqué. Mieux vaut mémoriser les repères suivants : un trait sur la queue carrée indique l’ébaucheur, deux traits l’intermédiaire et l’absence de trait, le finisseur comme sur la photo ci dessous.
Les diamètres
Le choix du taraud dépend du diamètre et du pas de la vis destinée au trou taraudé. Ces indications sont portées sur le taraud lui-même. Par exemple, 5 x 80 équivaut à un diamètre de 5 mm et à un pas de 0,8 mm (80 centièmes de mm). Dans le système isométrique, le plus répandu, on trouve des tarauds de 3×50, 70, 5 x 80, 6 x 100, 8 x 125, 10 x 150, 12 x 175, 14 ou 16 x 200, 18 ou 20 x 250.
Le taraud choisi, reste à définir le diamètre de perçage, toujours plus étroit. La règle de calcul consiste à retrancher à ce dernier le pas en mm (cf tableau ci-dessous) pour déterminer le diamètre de l’avant-trou.
Attention : le perçage doit être parfaitement vertical par rapport à la pièce usinée. En outre, il est recommandé de fraiser l’entrée du trou afin de faciliter la pénétration de l’outil et le refoulement des copeaux.
Les diamètres de perçage
Tarauder
Bloquez l’ébaucheur dans le tourne-à-gauche, puis lubrifiez son filetage à l’huile de coupe. Après l’avoir engagé dans le trou, tournez-le dans le sens des aiguilles d’une montre en le maintenant à la verticale. N’hésitez pas à appuyer, surtout au départ, mais sans dévier l’outil.
Dès qu’un quart de tour est effectué, revenez un peu en arrière afin de casser et d’évacuer les copeaux. Les deux premiers tours passés, vérifiez l’équerrage du taraud, quitte à le redresser en forçant un peu s’il est incliné.
Après ce premier taraudage, assez grossier, peaufinez avec l’intermédiaire qui précise davantage les filets. Terminez par le finisseur, dont la rotation, beaucoup plus libre, aboutit au taraudage définitif.
Conseils pratiques : Pour un taraudage peu profond, il est possible de commencer directement par le taraud intermédiaire. Lorsque vous taraudez un trou borgne, chassez les impuretés des gorges en pulsant de l’air comprimé.