Obtenir à bon compte une haie, un massif de rosiers, ou le remplacement de plantes un peu âgées, voilà ce que permet le bouturage estival. Il se pratique en septembre, dans l’idéal. Le temps fera l’essentiel du travail…
La nature est pleine de ressources. Elle permet à de nombreux végétaux, dont une bonne quantité d’arbres et d’arbustes, de se reproduire à partir d’un simple tronçon mis en terre dans de bonnes conditions. L’horticulture a défini celles-ci et a mis à profit cette aptitude, avec l’aide supplémentaire d’hormones de synthèse d’apparition récente. Celles-ci limitent encore les aléas.
Les boutures d’été se font avec des rameaux dits « aoûtés » (sur lesquels le mois d’août est passé), et qui présentent un bois encore tendre. Ce point précis est important. Les racines, dans ce cas, peuvent se former rapidement et se développer vigoureusement. Sur des tiges lignifiées, c’est plus risqué !
Toutes les espèces ne se prêtent pas à ce petit jeu et certaines s’y avèrent même réfractaires. Pour ces dernières, on recourt au marcottage ou au greffage, entre autres. Si vous ne connaissez pas à l’avance les capacités de la plante qui vous intéresse, il ne vous restera qu’à essayer. Mais ne vous laissez pas impressionner par d’éventuels avis négatifs de professionnels. Ces derniers, visant la rentabilité, écartent à juste titre les plantes par trop paresseuses. L’amateur, lui, se satisfera d’un déchet même important.
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Plantez donc toujours abondamment : les excédents trouveront facilement preneur parmi vos amis et connaissances. Même sans cela, vous pourrez ainsi choisir les sujets les plus vigoureux, Quitte à détruire les surplus.
Dans la mesure du possible, et pour une certaine quantité (haie, bosquet…), essayez de vous procurer des boutures d’origines variées. Ceci pour une plus grande diversité biologique et une meilleure résistance aux maladies. C’est naturellement impossible avec les variétés horticoles, ou cultivars, obtenues à partir d’un sujet unique.
À partir de la reprise, l’obtention d’un sujet adulte peut demander de deux à quatre ans, suivant la vigueur de l’espèce. Dans tous les cas, ne mettez pas vos jeunes plants en place avant huit à douze mois.
Les 8 conseils de bouturage
Prélevez vos boutures sur des rameaux sains et vigoureux. Coupez-les franchement, au-dessus d’une feuille en haut, en dessous en bas. Ne laissez que la feuille supérieure un peu réduite.
Préparez un mélange retenant à la fois l’air et l’eau, à base de tourbe, vermiculite et perlite, à défaut, un mélange de tourbe et de sable grossier, Trempez le tout puis laissez-le égoutter avant usage.
Emplissez un large pot du mélange et trempez la base de vos boutures dans l’hormone spéciale. Creusez un avant-trou avec un bâtonnet où vous les glisserez, en évitant ainsi de retirer la poudre.
Enfouissez les boutures jusqu’à la feuille du haut. Une fois le pot plein, arrosez abondamment le tout et laissez-le égoutter. Le substrat doit être à peine frais au moment de la mise sous cloche.
Assurez vos arrières en pulvérisant sur l’ensemble un fongicide polyvalent de simple contact (soufre mouillable). Il limitera le développement des moisissures. Vous recommencerez tous les huit jours.
Placez le tout à l’ombre, couvert d’une cloche, qui maintiendra une ambiance confinée. A défaut, un sac en plastique en fera office. Vérifiez, les premiers jours, qu’il n’y a pas excès de condensation.
Éliminez les feuilles et bois morts au fur et à mesure de leur apparition, mais ne touchez pas aux boutures saines avant de voir des signes certains de reprise. Repiquez-les alors en milieu riche.
La bonne mesure
Pour les hormones de bouturage, trop de produit fait pourrir les tiges au lieu de les aider à s’enraciner. Lors du trempage, éliminez bien l’excédent, en tapotant la bouture, comme une cigarette.
Faute de cloche, pour des boutures courtes et peu nombreuses, utilisez le « double pot » : un, en terre, bouché et plein d’eau, planté dans l’autre, empli de substrat léger. Les boutures sont installées contre les parois de terre.
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