Qu’il s’agisse de nettoyer des vitres, décorer des murs, abattre une cloison, démonter un volet ou changer une tuile, il est nécessaire de « prendre de la hauteur » Donc, de respecter certaines précautions en prévoyant un matériel approprié. Achat ou location ? Question d’utilité et de budget.
Pris par le temps ou faute d’avoir sous la main l’équipement adéquat, tout bricoleur peut être amené à jouer les sur une chaise, une échelle équilibristes. Sommairement calée, un échafaudage de fortune… S’il ne travaille pas très haut, les risques seront sans doute limités. Mais s’il doit intervenir sur une façade ou un toit, il se mettra en danger.
Achat ou location, le choix dépend autant de l’importance de l’investissement que de la fréquence d’utilisation du matériel. Mieux vaut louer un grand échafaudage que l’on utilisera très occasionnellement. En revanche, un bricoleur régulier sera avantagé s’il peut, par exemple, disposer à sa guise d’une échelle multifonctions.
A l’intérieur
Le petit matériel, type marchepied ou mini-escabeau, convient à une utilisation fréquente (ranger en hauteur) ou à de petits travaux de maintenance (changer une ampoule, accrocher un rideau…). Moins encombrant et plus utile qu’un grand modèle en haut duquel on ne met jamais les pieds, un marchepied reste à portée de main (dans le bas d’un placard par exemple) et évite de commettre des « imprudences« .
- Préparation de fonds, décoration des murs et plafonds… aucun de ces travaux ne dépasse habituellement trois mètres de hauteur. Mais ils concernent en général de grandes surfaces. Plutôt que de déplacer souvent le marchepied ou l’escabeau, il est préférable d’utiliser un mini-échafaudage ou une plate-forme individuelle (tous deux roulants). Réglable en hauteur et facile à déplacer, ce matériel comporte une plate-forme de I m2 environ. Le gain en temps et sécurité est donc certain, surtout lorsqu’on doit bouger latéralement lors d’opérations nécessitant l’usage des deux mains : perçages difficiles, saignées…
- Les ouvrages de plus grande ampleur tels un enduit mural ou, plus généralement, ceux qui exigent de gros efforts comme la construction ou la démolition d’une cloison maçonnée, supposent une structure stable. Elle doit être fixe et de bonne surface : de 2 à 3 m de longueur et environ I m de largeur…
- Optez pour une paire de tréteaux métalliques supportant des bastaings : vu sa faible hauteur par rapport au sol (à peine I m), l’ensemble peut se passer de garde-corps. Il autorise donc une grande liberté de mouvement et s’installe très rapidement. Vous aurez intérêt à louer ce matériel, si votre chantier ne dépasse pas la semaine.
Petits travaux extérieurs
A l’extérieur, tout se complique et les risques augmentent : à cause de la hauteur « moyenne » de travail, qui dépasse facilement 3 m, du sol pas toujours dur et plan, de la météo… Pluie, vent ou gel rendent le travail en hauteur beaucoup plus dangereux. Le choix du matériel, sa qualité et les précautions apportées à son montage aussi bien qu’à son utilisation deviennent essentiels.
Rappelons qu’une échelle doit normalement s’utiliser pour accéder à un point élevé, mais pas pour y travailler ! Son emploi est sensé se limiter aux petites interventions statiques, de faible durée ou n’exigeant aucun effort important.
Exemple : la fixation d’une applique électrique. Pas trop chère, une échelle est toujours utile… A condition d’avoir la longueur adéquate ! Pensez aussi aux accessoires spéciaux : écarteur de façade ou support d’appui en « V » (contre un poteau, un arbre ou un angle de mur), stabilisateur à arceau ou béquille de rallonge pour compenser de petites dénivellations…
Grande hauteur et longue durée
Un ravalement, la pose d’un bardage, le démontage d’une série de volets en étage… impliquent régulièrement d’évoluer à plus de 5 m du sol, et pendant plusieurs jours. Un échafaudage devient alors indispensable.
Il se compose d’une base fixe à sabots, ou mobile avec roues bloquantes et éventuellement, pieds réglables. Souvent complétée de stabilisateurs latéraux, cette base accueille des rehausses (en forme d’échelle), des contreventements et un ou plusieurs plateaux avec garde-corps. Les plateaux sont en principe munis de « plinthes » qui évitent les chutes d’outils ou de matériaux. Vu le prix des équipements et le caractère exceptionnel de leur utilisation, la location semble a priori la solution la plus rentable.
Souvent aussi, on a besoin de hisser des charges lourdes jusqu’à son poste de travail. Les outils de manutention, palans ou treuils, facilitent grandement la tâche. Grâce à sa démultiplication, un palan (manuel) permet de lever de 500 kg à 1 tonne. Il est donc nettement plus performant qu’une simple poulie, sans coûter très cher.
Plus confortables encore à utiliser (et disponibles en location), les treuils électriques spéciaux sont montés sur potence, à fixer sur l’échafaudage ou le bâtiment, ou bien sur un chevalet à placer devant une baie (treuil de terrasse). Les uns et les autres permettent d’amener la charge directement sur la plate-forme de travail ou sur le plancher de l’étage. Veillez à le fixer solidement (jamais sur un garde-corps d’échafaudage par exemple) et à ne pas dépasser la charge maximale admissible.
Sur le toit
Quelle que soit son ampleur, le travail sur un toit exige une approche bien particulière. Hormis les conditions météo (vent, pluie, gel…) pouvant conduire à interrompre ou reporter l’intervention, il faut prévoir un matériel spécial et assurer sa propre sécurité à chaque instant.
Si l’accès est impossible par une fenêtre de toit, prévoyez une échelle à coulisse et prenez toutes les précautions qui s’imposent. Une échelle de toit est également nécessaire. On en trouve de trois sortes. En bois standard (éventuellement faite maison), spéciale avec crochets incorporés (et souvent roulettes) ou en caoutchouc souple.
En toiture, le harnais apporte une sécurité certaine mais il est trop rarement employé, y compris par les professionnels eux-mêmes. Lorsqu’ils s’attachent, ceux-ci se servent souvent d’une simple corde. Le harnais homologué possède une « longe« , qui se fixe un point d’ancrage solide : crochet de toiture, souche de cheminée ou élément de charpente, tous en bon état !
Cette longe peut être reliée à une « ligne de vie » (câble d’acier ou corde de nylon) fixée au faîtage par un mousqueton spécial « Antichute« , il permet de monter et descendre librement, et se bloque seulement en cas de tension violente. Il peut aussi être bloqué volontairement pour travailler « en tension » c’est-à-dire, en gardant les mains libres.
Bien utiliser une échelle
Simple, transformable ou coulissante, une échelle doit dépasser d’un mètre au moins le niveau qu’elle permet d’atteindre. Il faut donc ne pas la choisir « trop courte« , surtout s’il s’agit d’un modèle à deux plans qui exige un recouvrement des plans d’au moins un mètre :
- Respectez le sens d’utilisation : les barreaux de certains modèles (en bois) sont plus proches de la face antérieure que postérieure.
- Appuyée à une surface verticale l’échelle doit former un angle de 65 à 75 degrés avec l’horizontale, Au sol, cela représente environ le quart de la hauteur sol-point d’appui ; vérifiez qu’elle ne peut s’enfoncer ou glisser, ni dans un sens ni dans l’autre et assurez-la éventuellement en partie haute par un cordage.
- Enfin, le plan supérieur d’une échelle doit toujours se trouver orienté côté appui afin qu’à la descente, le pied de l’utilisateur trouve facilement le premier échelon du plan inférieur.