Vous voulez agrandir un espace de votre maison en réunissant le séjour et la cuisine, mais c’est un mur porteur. Abattre un mur porteur demande des travaux assez importants et cela peut faire peur, mais gardez à l’esprit que ce n’est pas impossible. Vous touchez à la structure de votre habitation, ce qui impose d’être très prudent et de respecter les étapes nécessaires. Il faut savoir comment procéder et combien ça coûte. Voici comment faire !
De la réflexion en amont
On ne casse pas un mur porteur comme une simple cloison. Ce n’est pas une décision qui doit être prise rapidement et à la légère. Il faut que cela présente un intérêt réel pour votre vie au quotidien. Ensuite, un autre point important est de savoir s’entourer. Il faut faire appel à des professionnels de l’architecture ou à un ingénieur de structure pour que tout se déroule bien, mais aussi pour assurer la pérennité de votre habitation. Ils vous assurent notamment de la faisabilité des travaux et du suivi de leur déroulement.
Le mur porteur : qu’est-ce que c’est ?
La différence entre une simple cloison et un mur porteur réside dans le fait que ce dernier supporte la charpente de la maison, mais également la structure des planchers de la bâtisse que ce soit une maison individuelle ou un immeuble.
La différence tient aussi à son épaisseur, il est plus épais qu’une simple cloison. Pour l’identifier, il faut le sonder. Le plus raisonnable est alors de prendre contact avec un bureau d’études et ses ingénieurs de structure. Ils réalisent une reconnaissance à l’aide d’un perforateur, mais il arrive également que la lecture des plans soit suffisante.
Dans la première méthode, ils se basent sur les poussières, sur l’épaisseur du mur ainsi que sur la couleur qui permet de repérer les matériaux composants le mur. Si vous vivez en copropriété, il est possible de visiter les étages inférieurs et supérieurs pour avoir une idée de la structure interne du bâtiment.
Restez méfiant : en effet, une cloison peut parfaitement au fil du temps, soutenir une partie de la charge, elle est alors considérée comme semi-porteuse. Il ne faut donc pas forcément se fier au bruit que vous obtenez en frappant sur le mur.
À lire également : Comment savoir si un mur est porteur ?
Abattre un mur porteur : pourquoi ?
Abattre complètement ou en partie un mur porteur offre de nouvelles perspectives à votre intérieur. Vous gagnez en luminosité, vous avez plus d’espace, vous restructurez complètement l’appartement ou la maison et vous pouvez avoir une pièce correspondant plus à votre manière de vivre. L’ouverture peut être simplement partielle pour ouvrir les perspectives et donner plus de volume ou total pour obtenir un bel open space.
Les démarches administratives incontournables
Si vous avez un appartement dans une résidence ou en copropriété, les démarches à réaliser sont plus importantes que si vous habitez dans une maison individuelle.
Si votre appartement est situé en copropriété, il faut commencer par demander conseil à une entreprise spécialisée qui encadre le projet et vous permet de bénéficier de la garantie décennale de construction.
Il faut alors présenter les résultats de cette étude en assemblée générale des copropriétaires. Ainsi chaque copropriétaire sera rassuré et vous démontrez le sérieux de votre projet afin d’obtenir l’autorisation de commencer les travaux, celle-ci sera votée. Si aucune assemblée n’est prévue, vous pouvez parfaitement convoquer une assemblée extraordinaire. Cela vous permettra de commencer plus tôt les travaux.
En amont et pour vous couvrir, faites réaliser un constat d’huissier en regard des droits du mur concernés par les travaux (aux étages entourant l’appartement au minimum). Vous évitez ainsi les recours abusifs de vos voisins pendant et après les travaux d’ouverture.
L’ensemble de la démarche nécessite du temps, il faut donc en tenir compte lorsque vous pensez votre projet. Elle impacte en effet le démarrage du chantier et sa durée.
Si vous habitez en maison individuelle, vous n’avez aucune obligation et démarche à faire. Cependant, il faut tout de même faire appel à une entreprise spécialisée afin d’être couvert par la décennale et d’assurer la sécurité de votre habitation.
Abattre un mur porteur : les précautions à prendre !
Il faut pour démolir votre mur porteur, créer un portique métallique qui sera capable de supporter la descente de charge qui provient de l’étage supérieur. Il nécessite la présence de profilés métalliques composés d’une poutre et de deux poteaux. Ils sont dimensionnés suivant les calculs établis par le bureau d’études de structure. L’approvisionnement et la réalisation d’un tel portique demandent bien entendu l’intervention de plusieurs personnes et un outillage spécifique et parfaitement adapté. C’est pour cette raison que faire appel à des professionnels est recommandé.
Si vous êtes un excellent bricoleur et si vous maitrisez le sujet, vous pouvez vous lancer.
Les différentes étapes nécessaires
Placer les étais sous les poutres
- Après avoir réalisé les sondages pour analyser la structure du plafond, il faut alors poser les étais sous les poutres.
- Il faut visser correctement les étais et les clouer.
Déposer la structure
- À l’aide d’une pointerolle et d’une massette, déposez les remplissages pour mettre la structure à nu.
- Commencez par le haut et ensuite descendez.
- Si nécessaire, posez les poteaux métalliques pour reprendre les poutres, il est indispensable alors de dégager la maçonnerie autant que possible.
- Dans le cadre d’une structure en bois, il est indispensable de placer des étais entre les poteaux, sous la poutre.
- Découpez ensuite chaque poteau à mi-hauteur et retirez les pièces, une par une.
La vérification de la planéité des poutres en bois
Quand vous avez bien libéré l’espace et que vous avez tout étayé, vérifiez alors la planéité de la poutre en bois grâce à un niveau à bulle et une règle de maçon.
Mise en place des poteaux métalliques
- Une fois que vous l’avez découpé aux bonnes dimensions, positionnez la poutre métallique sous celle en bois.
- Étayez en même temps la poutre métallique.
- En fonction de la taille des poteaux métalliques, placez dans l’épaisseur du plancher en pied, et une platine en acier. Cela permet de répartir les charges sur le sol.
- Mesurez la hauteur entre les platines du sol et la poutre.
- Reportez la mesure sur chaque poteau.
- Effectuez la découpe des poteaux à la hauteur voulue. Prenez une tronçonneuse avec un disque à découper les métaux.
- Positionnez les poteaux aux extrémités de la poutre.
- Rentrez-les en force s’il le faut avec une massette.
- Vérifiez l’aplomb avec votre niveau.
- Prenez un arc à souder et réalisez un cordon de soudure aux points de jonction de la poutre métallique et des poteaux.
- Soudez correctement le pied du poteau métallique sur la platine en acier, en renouvelant l’opération sur l’autre poteau.
- Gâchez le mortier de scellement pour un mélange homogène.
- Humidifiez le sol légèrement et déposez le mortier avec votre pelle.
- Répartissez-le autour de chaque poteau.
- Si la face inférieure de la poutre en bois n’est parfaitement droite, insérez des cales pour consolider l’ensemble.
- Pour renforcer la jonction entre les structures bois et métal : percez l’ossature métallique et vissez des tire-fonds dans le bois dès que c’est possible.
À lire aussi : Nouvelle extension : percer et poser une porte dans un mur de pignon