Tout le monde ne sait peut-être pas que l’olivier peut être habité par plus de 250 espèces, comprenant des champignons, des insectes, des acariens et des bactéries. Parmi ces espèces, seules certaines sont nuisibles et peuvent causer des dommages à la plante et à ses fruits. Les maladies de l’olivier peuvent être divisées en deux grandes catégories : celles causées par les insectes, et celles causées par les bactéries et les champignons.
Les insectes provoquant la maladie de l’olivier et leurs traitements
Sans que vous le sachiez, les arbres et les arbustes peuvent être endommagés juste sous votre nez par des insectes. Bien souvent, ces problèmes peuvent s’étendre avant même que vous ne les remarquiez.
Il existe une grande variété d’insectes et de maladies des arbres et des arbustes qui peuvent faire des ravages, et beaucoup d’entre eux ne sont pas très faciles à identifier. Il existe cependant des signes courants que vous pouvez observer et qui peuvent vous aider à détecter l’origine du problème.
La mouche de l’olivier
La répartition de la mouche de l’olivier coïncide avec celle de toutes les zones où cet arbre est cultivé en Méditerranée ; répandue sur les côtes maritimes, elle peut également se trouver dans les zones intérieures, où sa nuisance est toutefois réduite.
L’insecte adulte est de petite taille, 5 mm, et pond ses œufs à l’intérieur de l’olive en se nourrissant. La mouche s’installe à l’intérieur de la drupe et provoque potentiellement l’érosion de la pulpe due aux larves, mais aussi la chute de l’olive infestée ainsi que; l’altération de la qualité de celle-ci.
La chute des olives est le principal dommage que la mouche puisse causer, rendant ces dernières impropres à la consommation. Pour lutter contre ce fléau, des pièges ont été développés, tels qu’un distributeur d’ammoniac ou un distributeur de phéromones sexuelles.
Le thrips de l’olivier
Le thrips de l’olivier est un insecte que l’on trouve principalement dans les zones de montagne et de collines de tout le bassin méditerranéen. Cet insecte est plus petit que la mouche de l’olivier et se nourrit en suçant la sève des feuilles d’olivier plus tendres, ainsi que de ses pousses.
Les dégâts causés par le thrips sont présents dans la plupart des oliveraies, mais n’atteignent jamais des dimensions importantes. Il n’est pas nécessaire d’intervenir avec des traitements spécifiques.
Le psylle de l’olivier
Le psylle de l’olivier est un insecte répandu dans toutes les zones oléicoles de la région méditerranéenne, essentiellement dans les zones côtières à forte humidité. Cet insecte verdâtre provoque des dégâts mineurs ; sur les organes végétaux infestés, il crée d’abondantes sécrétions cireuses ayant un aspect comparable à celui du coton.
Ce n’est qu’à la fin du printemps que nous voyons les dégâts plus intenses de cet insecte, liés aux infestations qui se produisent aux moments de la floraison et de la nouaison. Pour combattre cet insecte, il est important de ventiler le feuillage afin de réduire l’humidité et sa prolifération élevée.
La cochenille
La cochenille est un parasite très répandu de l’olivier. Il en existe différents types, dont beaucoup ne sont pas nuisibles, ou en tout cas créent des dégâts mineurs.
Lorsque ces insectes s’installent sur l’olivier, ils préfèrent les fissures des feuilles, s’installent en petites colonies et sont capables d’occuper toute la structure foliaire de la plante en se nourrissant de sa sève.
La cochenille recherche des endroits éloignés des rayons du soleil et des environnements mal ventilés et secs ; sa reproduction a lieu pendant les mois d’été, car elle aime se reproduire dans la chaleur. Les signaux d’alarme classiques sont : le jaunissement ou le plissement du feuillage et l’apparition de taches.
La cochenille la plus nuisible est le « demi-poivre », qui s’installe dans les plantes et les endommage en soustrayant la sève destinée aux pousses, qui par conséquent se dessèchent ou périssent. Un traitement à base de produits chimiques permet de se défaire de celle-ci de manière efficace. Pour les autres variétés de cochenille, les interventions chimiques ne sont généralement pas nécessaires, car l’action des prédateurs naturels est suffisante.
La teigne de l’olivier
La teigne de l’olivier est un petit papillon de nuit, l’adulte mesurant 14 mm, qui ne cause traditionnellement pas de graves dommages, bien qu’elle puisse parfois provoquer une chute importante du fruit de l’olivier.
C’est une espèce qui accomplit trois générations par an : la larve de la première génération endommage l’inflorescence, la chrysalide endommage la drupe et le papillon érode le limbe, les pousses et les olives. Il n’existe cependant aucune mesure préventive permettant de lutter contre cet insecte.
La pyrale du jasmin
La pyrale du jasmin est un papillon de nuit, d’une envergure de 25 mm, particulièrement redoutée dans les jeunes oliveraies. Elle cause des dégâts en érodant les extrémités de la plante en croissance, empêchant ainsi également la croissance des feuilles et des pousses et la forme de culture de la plante choisie. En cas d’attaques importantes de cet insecte, il peut même arrêter le développement de la plante.
Les attaques tardives après la mi-septembre sont particulièrement nuisibles, puisqu’elles provoquent le ralentissement du cycle végétatif. Normalement, les attaques de la pyrale du jasmin ne justifient pas d’interventions chimiques. De plus, l’insecte est éloigné de l’oliveraie par les traitements effectués contre la mouche de l’olivier.
Les maladies de l’olivier causées par les champignons et les bactéries, et leurs remèdes
Les champignons sont monnaie courante dans les sols fertiles des jardins, les paysages sains, les tas de bois extérieurs et les arbres tombés. Cela peut contribuer à un sentiment de normalité lorsque vous les voyez pousser sur les troncs d’arbres ou les racines. Il faut cependant s’alarmer lorsque l’on voit des cônes de champignons sur un arbre, car c’est le signe que celui-ci meurt, ou est déjà mort.
L’œil de paon
L’œil de paon, également connu sous le nom de cycloconium, est la plus importante maladie fongique de l’olivier. Cette maladie est répandue dans toutes les zones oléicoles de la Méditerranée et a tendance à apparaître au printemps.
Sa propagation se fait par les spores, mais surtout par les eaux de précipitations. En effet, l’installation de cette maladie se produit presque toujours après des périodes prolongées de pluie. Les infections affectent tous les organes végétaux, donc les feuilles, mais également les jeunes branches, en provoquant une défoliation notable.
La chute des feuilles peut compromettre la vie de la plante elle-même en cas de graves infestations. Sur les feuilles touchées par le cycloconium, on observe des taches circulaires caractéristiques entourées d’un halo qui devient jaune en été, rappelant le paon, espèce dont il tire le nom.Pour lutter contre cette maladie, il est conseillé d’adopter des dispositions de plantation pas trop denses, afin de faciliter la circulation de l’air et l’accès de la lumière à l’oliveraie.
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Vous pouvez aussi adopter des fertilisations équilibrées et améliorer la canalisation de l’eau de pluie pour éviter la stagnation dans l’oliveraie. La défense préventive s’effectue avec des produits à base de cuivre à réaliser au printemps et en automne.
Le plomb de l’olivier
Cette maladie affecte principalement l’appareil foliaire de l’olivier, bien que ces dernières années, elle ait également touché les fruits. Comme l’œil de paon, cette maladie est répandue dans les pays du bassin méditerranéen, elle présente un développement lié à la tendance météorologique et peut provoquer une défoliation importante et des répercussions négatives conséquentes sur la productivité de la plante.
Les infections se produisent en automne et au printemps, se propageant à travers les conidies, par le vent ou par les pluies qui apportent le champignon à la plante. Le champignon peut attaquer les rameaux, les pédoncules, les pétoles des feuilles et les drupes ; lorsqu’il envahit la feuille entière, il provoque un jaunissement. Les produits à base de cuivre normalement utilisés pour la maladie de l’œil de paon permettent également de maîtriser cette maladie.
La verticilliose
La verticilliose est un champignon présent dans le sol, capable d’attaquer l’olivier au niveau vasculaire. Présent dans tous les pays du bassin méditerranéen, ce champignon pénètre les tissus de la plante, s’introduit dans les vaisseaux et détruit les parois avec ses toxines, empêchant l’écoulement naturel de l’eau.
Cette maladie typique des nouvelles plantes, même si on la trouve aussi dans les anciennes oliveraies, se manifeste sur des plantes isolées et crée ensuite une tache à l’intérieur de l’oliveraie. Au printemps, on note les premiers symptômes consistant en une décoloration des feuilles, par la suite celles-ci se dessèchent et tombent, même si elles restent longtemps sèches, attachées à la branche.
Pour lutter contre cette maladie, on ne trouve pour l’instant que des interventions agronomiques préventives, comme le retrait et le brûlage des branches séchées.
La lèpre de l’olivier
La lèpre de l’olivier tire son nom des altérations typiques qu’elle provoque sur la drupe de l’olivier, avec la momification et la pourriture du fruit. Cette maladie peut également entraîner le dessèchement et la chute des rameaux et des inflorescences.
Elle est extrêmement répandue, et trouve son climat idéal dans les températures douces et humides. Les fruits tombent précocement avec de sérieux dommages au niveau de la production de la plante. Les olives infectées produiront une huile pauvre et à forte acidité.
En plus des interventions agronomiques préventives, telles qu’une bonne taille, l’éclaircissement du feuillage, etc, il est possible d’envisager des traitements au cuivre, qui sont également autorisés en culture biologique.
La fumagine
Ce terme désigne un « noircissement » de nature fongique qui recouvre la surface des feuilles des plantes. Ces champignons tirent leur subsistance des sucres présents sur la feuille.
La persistance de cette maladie sur la plante peut entraîner une défoliation et une mauvaise fructification. Les interventions chimiques ne sont pas recommandées contre la fumagine, mais une défense agronomique préventive qui veille à ce que la plante soit aérée et bien taillée.
La galle de l’olivier
La galle des olives est une maladie répandue dans le monde entier, là où l’olivier est cultivé. Elle est causée par une bactérie qui pénètre les tissus ligneux de l’arbre, et par conséquent, l’infectant. La bactérie pénètre à la suite de blessures ou de cicatrices provenant de la météorologie ou de la taille. Des tubercules caractéristiques apparaissent sur la plante après une période d’incubation qui peut varier de 1 à 3 mois.
La majorité des grandes épidémies de galle surviennent peu après de grosses tempêtes de grêle. Les infections sont favorisées par les climats doux et une forte humidité. Dans ce cas, la lutte contre la galle consiste également à mettre en œuvre des interventions agronomiques préventives.
L’entretien nécessaire de vos oliviers afin d’éviter les maladies
Tout d’abord, assurez-vous qu’ils disposent d’un bon ensoleillement. Les oliviers se développent grâce à de longues heures de soleil chaud. Par ailleurs, l’eau et la nourriture sont essentielles. Les oliviers ont besoin d’eau, mais n’aiment pas que leurs racines restent plongées dedans. Le sol environnant peut s’assécher entre deux arrosages dans les environnements bien drainés, cependant les oliviers ne peuvent pas rester trempés ou submergés d’eau.
L’alimentation est nécessaire uniquement pendant les trois premières années de la plante, dans le sol, pour établir des racines saines. Utiliser le sang et les os de poisson comme additifs, aide à fournir des nutriments, mais faites attention à bien suivre les instructions du fabricant pour les dosages appropriés.
Un bon drainage est par ailleurs essentiel. Les oliviers peuvent prospérer dans les endroits les plus désolés, où l’humidité est très faible. Néanmoins, si votre objectif est de produire des olives pour la nourriture ou l’huile, vous devez trouver le bon équilibre entre l’eau, la nourriture et le drainage.
Sans une taille régulière et soignée, la circulation de l’air entre les brindilles et les branches sera considérablement réduite, ce qui pourrait permettre aux insectes et autres parasites aériens de s’installer dans vos oliviers. Le dernier élément pour maintenir des oliviers en bonne santé est l’inspection régulière de vos oliviers. Il est essentiel de détecter toute infestation le plus tôt possible pour éviter la propagation de maladies ou de parasites.
Si vous gérez un verger, déterminez un calendrier d’inspection régulier, en parcourant les différentes rangées et blocs d’arbres pour inspecter les feuilles, les fruits, les branches et les troncs, à la recherche d’éventuels problèmes.