La tuile mécanique est très souvent employée pour la réalisation de toitures, quel que soit le style de la construction, traditionnel ou contemporain. Il faut dire qu’elle offre un véritable bonus sur le plan esthétique. On les appelle parfois tuiles à emboîtement. Avant de vous lancer dans la pose de tuiles mécaniques, il faut vous informer sur leurs caractéristiques, leur prix, leurs avantages et inconvénients et la manière de les poser. On fait le point sur ce type de tuiles.
Définition
Les tuiles mécaniques sont pratiques, car elles permettent d’obtenir une couverture parfaitement étanche et une toiture parfaitement solide et durable dans le temps.
Elles sont dites d’emboîtement, car elles possèdent des cannelures et des nervures qui s’emboîtent, ce qui leur permet d’afficher un très bon niveau d’étanchéité. Cette forme qui la distingue des autres a été conçue durant le XIXe siècle. Elles sont généralement en béton ou en terre cuite et sont fabriquées industriellement. Elle résiste très bien aux intempéries grâce à leur système d’emboîtement et d’accrochage sur les liteaux. De dimensions plus élevées, elles sont plus rapides à poser que les tuiles plates. Si on les appelle tuiles mécaniques, c’est en référence à leur mode de fabrication ; c’était les premières tuiles que l’on fabriquait grâce à des machines dans les atelier.
Les différents types de tuiles mécaniques
Pour les toitures de pente comprise entre 25 et 60°, la tuile mécanique est proposée en plusieurs longueurs, formes et couleurs ; deux formats, petit et grand moule.
- Petit moule : ces tuiles sont plutôt adaptées aux pentes de toit assez fortes. Elle présente une densité qui est située entre 15 et 22 tuiles par m². Le poids d’une seule tuile est compris entre 2 et 3 kilos. Suivant les régions, sa forme peut différer. Si de manière générale, elle est le plus souvent plate, dans certains endroits, elle existe également dans une forme légèrement galbée.
- Grand moule: la densité de cette tuile est de 10 à 15 au m². Elle pèse généralement entre 3 et 5 kilos et elle est plutôt destinée aux pentes assez peu prononcées. Elle peut être de forme plate ou plus ou moins galbée. Elle est fabriquée en béton ou terre cuite.
Notre conseil
Il est préférable de prendre votre temps pour faire votre sélection, car c’est de ce choix que dépend l’esthétique de votre maison. Il est utile également de savoir qu’il existe aussi des tuiles en verre par emboîtement, pratique pour apporter de la luminosité à un garage ou une pièce.
Prix d’une tuile mécanique
La tuile mécanique est particulièrement recommandée si vous souhaitez un revêtement de toiture de qualité, résistant au cours des années à tous les aléas climatiques et le tout au meilleur prix. Selon son procédé de fabrication et ses caractéristiques, le prix de la tuile mécanique varie entre 0.50 centime et 2 euros à l’unité. Elle est parfaite dans le cadre d’une rénovation de toiture.
Il faut compter entre 14 et 22 tuiles à emboîtement par m², ce qui revient en moyenne entre 7 et 44 euros du m². Ce prix évidemment est calculé hors pose. Si vous faites appel à un couvreur pour les poser, il faut débourser en plus entre 20 et 30 euros du m². Ce qui donne un total compris entre 27 et 74 euros du m². En raison de la solidité et de la durabilité de ce type de toiture, sans tenir compte de sa plus-value sur le plan esthétique, le coût de la pose de ces tuiles reste raisonnable. Mais la réfection d’un toit entraîne d’autres dépenses telles que la reprise partielle ou totale de la charpente ou le changement des chéneaux et gouttières, ce qui peut fortement alourdir la facture.
Les avantages
La multitude de toits réalisés avec des tuiles mécaniques prouve les nombreux avantages de ce type de tuiles :
- la pose est rapide et assez facile: comme elles s’emboîtent les unes dans les autres avec une grande facilité, la pose est assez rapide et de ce fait moins coûteuse.
- le prix de pose est abordable: les professionnels ne rencontrant pas de problème particulier pour effectuer la pose de ce type de tuiles, la facture s’avère moins onéreuse que pour d’autres revêtements plus compliqués à poser. Moins nombreuses au m², elles se posent plus rapidement et plus facilement que les tuiles plates.
- le prix de la matière première: le tarif des tuiles mécaniques est très attractif, car elles sont fabriquées en usine à l’aide de machines-outils.
- une toiture dans un revêtement durable: une fois qu’elles sont bien emboîtées, les tuiles mécaniques ne risquent pas de détacher et de glisser. Elles assurent une toiture d’une grande longévité et d’une solidité à toute épreuve.
- le nombre de tuiles au m² reste limité: la couverture de votre toiture nécessite au m² l’utilisation de 10 à 22 tuiles, ce qui est inférieur au nombre de tuiles plates ou d’ardoise, dont vous auriez besoin pour la même surface. Vous divisez ce nombre par trois environ.
Les inconvénients
Avant d’opter pour cette solution, il faut vous assurer qu’elle vous convienne parfaitement quant à son rendu esthétique. En effet, ce type de tuiles est avantageux, mais il présente également certaines limites :
- la plus-value esthétique est contestée: l’aspect d’une toiture avec tuiles à emboîtement offre un rendu moins traditionnel qu’avec des tuiles plates. C’est pourquoi si vous êtes amateur de revêtement plus authentique, le résultat risque de ne pas vous satisfaire pleinement. Mais cet inconvénient peut être compensé par le fait qu’il existe différentes formes de tuiles à emboîtement, à galbe plus ou moins prononcé, et même de forme plate et aussi une variété de colorations, formes et couleurs qui peuvent diminuer l’effet trop moderne. De plus entre tuiles béton et tuiles en terre cuite, là aussi tout est une question de goût et de style. Attention ! Vous n’aurez peut-être pas la liberté de choisir l’aspect de votre toit, beaucoup de Plan Locaux d’Urbanisme ou de règlements de lotissements imposent un modèle de couverture pour préserver une certaine harmonie du bâti. Renseignez-vous auprès du service urbanisme de votre commune ou communauté de communes.
- son efficacité acoustique est moindre: les tuiles plates qui s’empilent par couches successives apportent une isolation acoustique de meilleure qualité que les tuiles à emboîtement ou mécaniques. Il suffit cependant d’utiliser un écran de sous toiture performant pour remédier à ce problème et venir à bout de cette faiblesse.
- des risques d’infiltration plus importants: si une seule des tuiles présente un défaut, les risques d’infiltration d’eau sont plus grands qu’avec des tuiles plates qui se recouvrent les unes les autres et donc assez rapidement des problèmes d’étanchéité vont apparaître. Il faudra alors remplacer très vite la tuile défectueuse pour éviter ce désagrément.
Combien de tuiles mécaniques au m² ?
Le nombre de tuiles nécessaires au m² varie selon son format :
Pour le petit moule : il faut compter entre 15 et 22 tuiles du m².
Pour le grand moule : il faudra 10 à 15 tuiles pour couvrir un m².
Comment les poser ?
Si la pose de tuiles mécaniques est relativement simple, il faut tout de même respecter certaines règles afin qu’elle soit effectuée de la manière la plus parfaite. Si remplacer quelques tuiles reste à la portée de tout un chacun, la rénovation d’une toiture complète demande certaines compétences et une aptitude au travail en hauteur dans diverses conditions météorologiques, c’est un chantier assez lourd et qui présente une certaine pénibilité. Il faut commencer par bien préparer ce chantier, ce qui vous évitera des erreurs et vous fera économiser du temps et de l’argent.
La préparation du chantier
Le calepinage est la première étape : elle consiste à étudier correctement le plan de couverture, de manière à savoir quel type de tuiles utilisé et les dimensions nécessaires. De cette manière, vous pouvez évaluer le nombre de tuiles à acheter et éviter les recoupes des tuiles en rive, au sommet ou sur le versant de la toiture. Vous pouvez vous adapter au chantier en changeant de dimensions ou en modifiant le plan de la charpente et notamment le débord de rive d’égout des chevrons. Il est recommandé de les poser en gardant une certaine marge en partie basse et sur les côtés de façon à ajuster l’emplacement et le débord des liteaux qui peuvent être recoupés une fois la pose terminée. C’est également le calepinage qui permet de calculer le nombre de pièces spécifiques dont vous aurez besoin comme les faîtières, les douilles de ventilation, les demi-tuiles…
Connaître le pureau est nécessaire pour le calepinage. C’est la partie de la tuile visible qui ne sera pas recouverte par la rangée supérieure et les rangées latérales. C’est aussi une mesure utile pour pouvoir régler l’espace entre les liteaux. Vous le trouverez sur les tuiles que vous achetez. Certaines catégories offrent la possibilité d’adapter l’espace entre les liteaux pour éviter les découpes.
L’écran de sous-toiture est fixé sur les chevrons en le tendant parfaitement. Il faudra placer entre l’écran et les liteaux, une contre-latte de 2cm d’épaisseur afin d’assurer une bonne circulation de l’air entre la tuile et l’écran.
La pose des liteaux
Les liteaux sont le plus souvent en bois. Ils présentent une section carrée ou rectangulaire qui dépend de l’écartement des chevrons et de la charge de la couverture. Cette charge se calcule en décaNewton par mètre carré (à peu près 1 kg). Elle correspond à la charge du toit en lui-même plus celle qui est induite par différents aléas climatiques. Pour une charge de 150 daN/m² et des entraxes de 60cm entre les chevrons, des liteaux de 25 x 50 mm de section sont nécessaires. Les liteaux sont cloués sur chaque chevron, mais lorsqu’ils ne dépassent pas 25 mm d’épaisseur, ils peuvent éventuellement être agrafés. En bas et en haut de chaque versant, il est conseillé de poser des liteaux témoins qui dépasseront de chaque côté pour permettre des ajustements éventuels et qui recevront la première et la dernière rangée de tuiles, de façon à vérifier en pratique les calculs effectués au moment de la préparation.
La pose des tuiles
Les tuiles mécaniques ou à emboîtement se posent de deux manières : soit à joints croisés, soit à joints droits. Avec certains modèles c’est à vous de choisir la technique que vous préférez ou qui vous semble la plus appropriée. La pose croisée est recommandée pour les toitures exposées aux grands vents. Elles sont équipées d’un petit tenon sur la face interne pour les suspendre sur les liteaux.
Commencez toujours la réalisation par le bas du versant à droite ou à gauche, selon les modèles les emboîtements latéraux se font d’un côté ou de l’autre. Ainsi chaque tuile vient recouvrir parfaitement celle qui a déjà été posée. Les tuiles de la première rangée que vous avez posées sont recouvertes par celles de la seconde et accrochées à la deuxième ligne de liteaux. Elles s’emboîtent très facilement sur celles de la première rangée à condition toutefois que le calepinage et le liteaunage aient été très bien effectués. Si vous procédez en joints croisés, vous utilisez alors des demi-tuiles qui sont posées à l’extrémité, une rangée sur deux.
Vous effectuez de préférence la pose en diagonale et non ligne après ligne, cette manière de faire évite des déplacements inutiles sur le toit et vous permet de vérifier la justesse de vos calculs. Vous ne clouez les tuiles que si cela s’avère indispensable, et ça dépend essentiellement de l’exposition au vent, cette norme est définie par les règles NV65. Le degré de la pente est également à prendre en considération. Pour éviter toute erreur, faites-vous conseiller par un couvreur professionnel. Dans la majeure partie des cas, elles ne sont pas clouées, ou seulement, à raison d’une sur cinq. En revanche, si la pente est supérieure à 175% cette opération est obligatoire et chaque tuile est alors clouée.
En hauteur, au niveau du faîtage ou ligne de faîte, située entre les deux versants, vous posez des tuiles spécifiques à emboîtement dans le sens inverse du vent et des pluies dominants. Elles sont fixées par des pointes, des crochets spécifiques ou des tire-fonds.
Quand vous arrivez sur un passage de conduit, vous devez faire attention à la mise en place particulière au-dessus, sur les côtés et en dessous de cet obstacle. C’est ce que l’on appelle les tuiles de canal, car elles permettent de guider le passage des eaux de ruissellement et de garantir l’étanchéité. Les fenêtres de toit, les noues, les lucarnes, etc. font également l’objet d’un traitement spécial. La mise en place de solin offre la possibilité de gagner en sécurité contre l’infiltration d’eau.
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