Le filetage consiste à réaliser des filets hélicoïdaux, autrement dit un pas de vis, sur une tige en métal, voire en bois ou en plastique. Si la technique est simple, a difficulté est d’acquérir le coup de main et même… le coup d’œil ce travail nécessitant une grande précision. En mécanique comme ailleurs, on ne dispose pas toujours du filetage au bon diamètre. En outre, les besoins du serrage nécessitent parfois d’allonger un pas de vis existant ou de le restaurer en le filetant à nouveau. Cette technique nécessite l’emploie d’une lime, d’un étau d’établie et d’une « filière ». L’étape d’après est le taraudage.
La filière
Il s’agit d’un cylindre plat, en acier rapide, comportant un trou central fileté qui sert de matrice pour graver le pas de vis. Ce perçage communique avec trois ou quatre lumières périphériques destinées à l’évacuation des résidus de métal. Chaque partie du filetage, interrompu par ces lumières, est appelée peigne.
C’est en tournant en force autour de la tige que l’outil y creuse ses filets. Il est entraîné par un porte-filière : une cage circulaire dotée de deux branches dans laquelle il prend place.
Chaque filière a un diamètre de filetage et un pas (l’écart entre les crêtes de filets successifs) indiqués sur l’outil. À titre d’exemple, 10 x 150 correspond à un diamètre de 10 mm et à un pas de 1,5 mm. Les filières courantes vont de 3 x 50 à 20 x 250, correspondant au pas ISO, dit « international ». En mécanique, on emploie essentiellement des filières extensibles, comme ici, pour des raisons de précision.
Elles comportent une fente latérale dont l’écartement, réglable par une vis conique, modifie très légèrement le diamètre du filetage. Cette marge de manœuvre permet de fileter en deux fois -peignes écartés puis resserrés – pour une finition impeccable.
Bon à savoir : Les filières sont généralement livrées avec les tarauds correspondants qui servent, avant de fileter, à mesurer le diamètre du filetage intérieur. D’une filière à l’autre, le diamètre extérieur ne varie pas toujours.
La préparation
Relevez le diamètre de la tige à fileter à l’aide d’un pied à coulisse, afin de sélectionner la filière.
Tournez la vis de réglage pour écarter les peignes au maximum. Placez la filière dans la cage du porte-filière et bloquez- la en serrant ses vis pointeaux.
Préalable indispensable, l’extrémité de la tige doit être chanfreinée afin d’y engager la filière. Bloquez-la verticalement dans un étau et réalisez le biseau avec une lime plate bâtarde.
Le filetage
Après vérification de la verticalité de la tige au niveau à bulles ou à l’équerre, engagez dessus l’entrée chanfreinée de la filière, mais sans la tourner. Pour contrôler l’horizontalité du porte-filière, mieux vaut travailler à hauteur des yeux. Lubrifiez les peignes à l’huile de coupe, puis amorcez la rotation dans le sens des aiguilles d’une montre en exerçant une pression vers le bas.
Quand le filetage est engagé de deux tours, contrôlez à nouveau l’horizontalité, puis revenez d’un demi-tour, autant pour imprégner les peignes que pour briser et évacuer les résidus.
Filetez ensuite en revenant légèrement après chaque tour. Travaillez en douceur, en évitant les chocs, et lubrifiez régulièrement. Lorsque le filetage est terminé, dégagez l’outil de la tige.
Sortez la filière de sa cage, des- serrez sa vis de réglage afin de rapprocher ses peignes puis reprenez le filetage.
Conseils pratiques : Des filets arrachés témoignent du mauvais état des peignes, d’un manque de lubrification ou d’une rotation trop « musclée ».
Attention : il existe des pas réservés au filetage des canalisations de gaz ainsi qu’un pas américain, à ne pas confondre avec le pas ISO.