D’innombrables constructions en bois ont traversé les siècles, attestant de la durabilité et des qualités de ce matériau. Pourtant, des risques majeurs peuvent l’affecter si certaines précautions ne sont pas prises. Savoir prévenir ou guérir, selon les cas, sont les seuls moyens de garantir la pérennité des ouvrages.
Les problèmes peuvent être structurels si les bois sont affaiblis par les insectes ou la moisissure, ou d’ordre esthétique du fait de leur exposition aux intempéries. C’est donc au cas par cas qu’il faut effectuer les diagnostics et décider des actions à entreprendre.
Causes et effets
Clôtures, menuiseries, charpentes apparentes, bardages… quel que soit l’usage du bois, il existe différents risques qui, parfois se conjuguent. Lors du diagnostic, plusieurs paramètres sont à prendre en compte, dont la résistance structurelle de l’ouvrage, l’essence du bois, la nature et l’état de l’ancien revêtement, l’exposition… Un bûchage avec un simple couteau pointu suffira à tester le niveau de dégradation en fonction de la pénétration de la lame.
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Les insectes xylophages
Répandus dans toute la France, lyctus, vrillettes et capricornes ne sont pas des consommateurs directs du bois. En revanche, ils pondent à l’intérieur et ce sont leurs larves qui s’en nourrissent, le temps d’achever leur transformation. Ce qui peut prendre de très longues années, qu’ils peuvent mettre à profit pour causer de vrais dégâts. A plus forte raison si la ponte fut généreuse !
- La seule façon de déceler la présence de ces indésirables… c’est le trou de sortie des individus adultes (ou insectes parfaits) rond ou ovale, et de I à 5 mm de diamètre selon les espèces. On peut également observer des petits tas de sciure sous les bois. Sachez toute- fois que ces insectes s’attaquent surtout aux pièces de bonne section (poutraisons, solivages… ) et présentent donc peu de risques pour les menuiseries, clôtures, etc.
Les termites
Ces insectes grégaires ont une place à part car ils sont nettement plus destructeurs et rapides dans leur action. A partir de la région la plus contaminée, le Sud-Ouest, ils remontent jusqu’au bassin parisien, épargnant seulement le Centre, le Nord et l’Est.
- Les termites peuvent entraîner la destruction totale des ouvrages, mais celle-ci n’est pas toujours visible. En effet, ils ont horreur de la lumière et creusent le bois par l’intérieur. Sains en apparence, des madriers et poutres de forte section peuvent être pratiquement réduits en poudre à l’intérieur et garder une « peau » intacte. Les termites sont rarement visibles : pour passer d’une pièce de bois à l’autre, ils bâtissent des sortes de tunnels en « papier mâché » qui leur permettent de rester dans l’obscurité. Mais c’est à ces « autoroutes couvertes » que vous pouvez les identifier à coup sûr… avant de prendre votre garage ou grange sur la tête.
Les champignons
Ils sont responsables de la pourriture, qui peut être sèche, cubique ou molle. On la reconnaît par le noircissement des bois et par une sorte de « peau de crocodile« faisant penser à du bois brûlé, ou des efflorescences blanches. Dégradant les bois aussi sûrement que les insectes, la pourriture est causée par une humidité excessive et prolongée (fuite de gouttière ou de couverture, contact avec la terre…).
C’est cette humidité qu’il faut résoudre avant tout.
- Les UV. Ils n’affectent en rien la résistance mécanique du bois. Simplement, lorsque celui-ci est laissé nu ou recouvert d’une protection insuffisamment opaque (vernis incolore ou lasure), les rayons solaires décolorent, jusqu’à lui donner un aspect grisâtre.
- Les défauts de surface. Peinture cloquée, vernis écaillé, lasure délavée, ne sont apparemment que des désordres visuels. Mais ils sont aussi le signe d’une dégradation de la protection et le bois risque, à court terme, de pourrir s’il est très exposé.
Traitements de choc
En cas d’attaque d’insectes xylophages, un traitement curatif en profondeur doit être effectué par injection. Ceci, après bûchage des bois pour les débarrasser des parties endommagées. Le produit est injecté à l’aide d’un compresseur et de buses enfoncées dans des trous percés tous les 20 à 30 cm. Il est aussi badigeonné ou pulvérisé sur toutes les faces, pour créer une barrière empêchant de nouvelles pontes. L’intervention des particuliers a ses limites.
En cas d’attaque importante ou si des termites sont détectés, mieux vaut faire appel à un professionnel qualifié (agréé CTB-A par exemple), à même de déterminer les solutions à mettre en œuvre. Enfin, sachez que tous les bois ne peuvent être sauvés.
Si les dégradations ont dépassé le tiers de leur section, il faudra envisager le remplacement ou le doublage des pièces. Le traitement préventif des bois neufs s’effectue avec des produits ayant une formulation proche des curatifs. Attention, il ne faut pas confondre les lasures protectrice, parfois même appelées traitantes, avec des produits de fond. Eux seuls peuvent imprégner le bois « en profondeur » pour parer à toute attaque.
Actions d’éclat
Comparables par leur transparence, lasures et vernis offrent même type de finition en conservant au bois son aspect naturel. Les pro- duits d’extérieur sont systématiquement colorés : les pigments filtrent les ultraviolets, empêchant le grisaillement.
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La lasure pénétrante
Non filmogène et sans effet de brillance excessif, elle peut être recouverte d’une peinture comme d’un vernis, sans précaution ni préparation particulière. Comparativement à d’autres revêtements, elle n’affiche pas ostensiblement les outrages du temps mais s’estompe discrètement.
Cette qualité a son revers, celle de l’optimisme du propriétaire qui oublie souvent qu’après deux années, une nouvelle application est souhaitable. C’est pourquoi la plupart des menuiseries du commerce doivent être protégées sitôt après la pose.
Atout des lasures, certaines contiennent des principes actifs insecticides et fongicides qui améliorent la préservation des bois.
Le vernis
S’utilisant à l’extérieur aussi bien qu’à l’intérieur, il en existe d’excellents élaborés à base de résines polyuréthanes. Microporeux, ils forment un barrage efficace à l’eau tout en laissant respirer le support. Mais ces produits, généralement plus onéreux, exigent une application plus soigneuse.
Les fabricants proposent trois types de finition : brillante, satinée ou mate. Cette dernière garantit une longévité sensiblement inférieure aux produits traditionnels, très brillants mais un peu passés de mode. Plus durable qu’une lasure s’il a été bien appliqué, un vernis nécessite toutefois un travail de décapage important avant toute réfection.
La peinture
Elle peut s’appliquer sur bois neufs, à condition de respecter une préparation minimum et de choisir une « spéciale bois » microporeuse. Pour favoriser un bon accrochage, il est conseillé de passer une première couche, diluée.
Important : ayez soin de bien charger en peinture les extrémités des bois, qui sont à la fois les endroits les plus poreux et les plus exposés. Même chose au niveau des assemblages.
Quel que soit le produit employé, il est prudent d’appliquer auparavant une protection insecticide et fongicide. Mais celle-ci n’est pas indispensable sur des menuiseries neuves, de faible épaisseur (exemple fenêtres), qui sont rarement attaquées par les insectes.
Les huiles
Elles sont destinées à des bois spécifiques, tel le teck, sur lequel les produits filmogènes ne peuvent accrocher. Elles s’appliquent en une ou deux couches et leur rôle consiste à saturer le bois pour empêcher la pénétration de l’humidité.
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