Ressource la plus indispensable à la vie, l’eau est menacée par la pollution, la sécheresse et la surconsommation.
Chaque Français consomme en moyenne 150 litres d’eau potable par jour. Une quantité importante, dont seuls 7 % sont consacrés à la boisson et à l’alimentation. Le reste est utilisé pour l’hygiène et le nettoyage de la maison. Ce luxe que s’offrent les pays industrialisés a de quoi choquer les millions d’habitants des pays pauvres, privés d’eau de bonne qualité. Les sécheresses de ces dernières années nous rappellent que l’eau est précieuse pour tous, et nous conduisent à revoir nos consommations à la baisse.
Les bons gestes pour ne plus gaspiller
Pour réduire de moitié ou presque votre facture d’eau, commencez par traquer les petits gaspillages qui font les grands fleuves. Coupez le robinet quand vous vous brossez les dents et quand vous faites la vaisselle prenez une douche plutôt qu’un bain ; ne laissez aucun répit aux fuites (lavabos ou toilettes) ; faites tourner lave-linge et lave-vaisselle quand ils sont vraiment pleins. Votre voiture a-t-elle tant besoin de briller comme un sou neuf ?
Réduisez la fréquence de lavages et savourez le plaisir d’économiser 200 litres d’eau d’un coup ! Vous pouvez aussi garder l’eau de lavage des légumes pour arroser vos plantes. Bien s’équiper facilite la tâche. Etudiez les notices des appareils électroménagers pour choisir les moins gourmands en eau. Entre 40 litres par lessive avec les modèles économes et 120 litres avec les plus anciens, la différence amortit vite le lave-linge neuf.
Pour vos toilettes, installez, si ce n’est déjà fait, une chasse d’eau à double commande, permettant de n’utiliser que la moitié du réservoir. Pour 30 €, ce petit aménagement vous permettra d’économiser 10 m3 par an pour une famille de quatre personnes.
Sur vos robinets, vous pouvez aussi réduire le débit en posant un aérateur, qui injecte plus d’air dans le filet d’eau et procure une sensation de « mouillage » identique pour un volume d’eau moindre. Installé sur la douche, l’aérateur procure en plus un effet massant : joignez l’utile à l’agréable !
Enfin, si votre maison le permet, vous pouvez installer un circuit parallèle pour récupérer, dans une citerne à part, l’eau de la douche ou de la baignoire et l’orienter vers les toilettes, en prévoyant une évacuation du trop-plein vers les canalisations. Une astuce de bricoleur qui permet d’utiliser la même eau deux fois.
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Vive la pluie !
Utiliser l’eau du robinet pour laver sa voiture ou arroser le jardin est une aberration, quand on sait le coût du traitement pour la rendre potable. Les chanceux qui vivent en maison peuvent facilement remédier à cette absurdité en utilisant au mieux l’eau du ciel, et se réjouir enfin des jours de pluie !
La solution la plus efficace consiste à installer une citerne en béton dans la cave ou dans le sol du jardin. Celle-ci, alimentée par l’eau de pluie depuis le toit et équipée de filtres et d’une pompe, peut être reliée aux toilettes de la maison, à la machine à laver ou au tuyau d’arrosage.
Avec 200 m2 de toiture, une pluie de 8 mm suffit à remplir une citerne de 1 500 litres. Si vous prévoyez de construire une maison, pensez à ce dispositif dès le début de votre projet pour en réduire le coût.
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Halte aux rejets polluants
Seconde étape dans la préservation de l’eau potable : diminuer la pollution des rejets domestiques trop souvent chargés de phosphates et pesticides, qui contaminent les rivières et les nappes phréatiques. Bien sûr, réduire notre consommation d’eau est, par définition, le premier geste pour limiter nos rejets. Pour le reste, on peut intervenir en choisissant des produits d’entretien moins toxiques. Les phosphates proviennent de détergents utilisés pour la vaisselle, la lessive et l’entretien de la maison. Rejetés dans les cours d’eau, ils favorisent la prolifération d’algues qui, en absorbant l’oxygène, asphyxient faune et flore aquatiques.
Mieux vaut donc privilégier les produits de ménage « verts », sans phosphates et à base de produits naturels biodégradables, retrouver l’usage du bon vieux savon de Marseille, et pourquoi pas tester les solutions alternatives comme les noix de lavage indiennes, vendues dans les magasins bio.
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Les pesticides, eux, sont un fléau pour l’eau potable et la santé. La France détient un triste record, avec les plus grandes quantités consommées en Europe. L’essentiel est utilisé par les agriculteurs, mais les jardiniers ne sont pas en reste. Résultat : on trouve ces produits chimiques dans la majorité des eaux de surface ou souterraines.
Pour agir individuellement, il faut bannir les herbicides, fongicides et autres insecticides de nos jardins et devenir des jardiniers biologiques, en utilisant les produits naturels vendus par les magasins spécialisés.
Enfin, en choisissant une alimentation biologique, chacun contribue aussi à préserver la qualité de l’eau, en encourageant une agriculture respectueuse de I ‘environnement et de la qualité de l’eau. Il vaut peut-être mieux payer un peu plus cher ses légumes, et ainsi ne pas voir sa facture d’eau augmenter d’année en année pour financer la dépollution.
Épuration verte
Les plus motivés pour limiter l’impact de leurs rejets peuvent s’attaquer à la question de I ‘épuration, en privilégiant des solutions alternatives au classique tout-à-l’égout. Des dispositifs autonomes de phyto-épuration efficaces permettent d’associer à une fosse classique (élimination des matières solides par grilles et décantation) des bassins ouverts équipés de filtres à roseaux et de plantes épuratrices : iris, saules, bambous, etc.
A raison de 2 à 3 m2 de bassin par personne, on obtient une eau propre, les effluents ayant été épurés de la matière organique et des bactéries par les végétaux. Des sociétés spécialisées vous conseilleront sur la création de ces jardins d’eau particuliers, sans nuisance pour le voisinage.
Pour ne pas rejeter d’eau polluée, le mieux est encore de ne pas rejeter d’eau du tout. C’est le principe des toilettes sèches, très répandues dans les pays nordiques, qui ont fait la preuve de leur efficacité et de leur commodité. Le principe est simple : les matières organiques sont récupérées dans un récipient, et la chasse d’eau est remplacée par l’utilisation de litière (sciure de bois, broyat de végétaux), qui neutralise toute odeur. On vide le récipient régulièrement sur un tas dans le jardin, où le mécanisme de compostage transforme la matière organique et la litière en humus.
Après un certain temps (deux ans en principe), ce dernier est prêt à fertiliser le sol, sans aucun risque sanitaire. Une manière de « rendre à la terre » les éléments nutritifs qu’elle nous fournit, en limitant les rejets polluants pour l’eau et l’environnement.
En appartement ou en maison, chacun peut, par des gestes simples ou du bricolage astucieux, contribuer à préserver nos ressources en eau. Faites le test et rendez-vous à la prochaine facture !
Quel consommateur êtes-vous ?
Voici quelques chiffres pour vous permettre d’évaluer votre consommation d’eau :
- Vaisselle à la main : 10 à 12 litres.
- Lave-vaisselle : 25 à 40 titres (20 à 25 avec les modèles récents).
- Lave-linge : 70 à 120 litres (40 à 90 avec les modèles récents).
- Chasse d’eau standard : 6 à 12 litres.
- Chasse d’eau double commande : 3 à 6 litres.
- Douche de 4 minutes : 60 litres.
- Bain litres.
- Lavage de la voiture : 200 litres.
- Arrosage du jardin : 15 à 20 litres par mètre carré.
- Remplissage d’une piscine : 50 000 à 80 000 litres.
- Robinet qui goutte : jusqu’à 120 litres par an
Source : Centre d’information sur l’eau.
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