Comme tous les êtres vivants, les plantes sont menacées par différents ravageurs et maladies. Dans la maison, une attaque parasitaire doit être enrayée très rapidement, car les plantes cultivées en pot montrent une moindre résistance naturelle à leurs ennemis que celles qui poussent en pleine terre.
Plante d’intérieur : une fragilité permanente
Cultivées en pot, dans un univers artificiel pas toujours adapté à leurs besoins, soumises à un rythme saisonnier différent de celui de leurs contrées d’origine, les plantes de la maison sont fragilisées en permanence. Dans des conditions de culture défavorables : manque de lumière, trop faible humidité atmosphérique, courants d’air, arrosages excessifs, substrat épuisé ou inadapté, les plantes ne disposent plus de l’énergie nécessaire pour résister aux parasites.
A l’inverse, les ennemis des cultures trouvent dans la maison des conditions très favorables à leur développement.
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Échappant au froid hivernal, ils restent donc actifs toute l’année. Ils profitent de l’humidité stagnante (dans les pots ou sur les plantes) pour proliférer, sans compter que leurs prédateurs ou leurs parasites naturels sont pratiquement toujours absents de nos intérieurs.
Notre conseil : Dès qu’une plante présente le moindre symptôme anormal (taches, décoloration, arrêt de la croissance, présence d’insectes sur les tiges et les feuilles) placez-la en quarantaine dans une pièce bien éclairée et peu chauffée. Vous éviterez ainsi la contamination et pourrez mieux la surveiller.
Une résistance naturelle
Tout comme l’ensemble des êtres vivants, les plantes disposent d’un système de défense interne contre les agressions extérieures. Le mécanisme de son fonctionnement est encore très mal connu, mais des expériences ont montré par exemple qu’une maladie ne se propageait pas forcément sur tous les individus, les plantes les plus vigoureuses, cultivées dans d’excellentes conditions, disposant de moyens internes pour faire barrage à l’agression.
Il est quasi certain que ce « système immunitaire » est d’ordre chimique, la plante étant capable de sécréter des substances qui découragent ou même nuisent à ses adversaires. On peut observer ce phénomène à deux niveaux chez les euphorbes, dont la sève laiteuse (le latex) est toxique, ce qui protège la plante de l’appétit des herbivores. En revanche, certaines espèces de cochenilles et de pucerons se montrent insensibles à cette défense naturelle et viennent parasiter l’euphorbe.
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Prévenir et guérir les plantes d’intérieur
Tout étant question d’équilibre dans la nature, le rôle du jardinier n’est pas de chercher à exterminer « les méchants », mais à limiter leur action pour qu’elle reste « supportable » pour les plantes. Si l’on prend des exemples dans notre vie quotidienne, nous tolérons quelques piqûres de moustiques les soirs d’été, sans avoir l’impression de vivre un cauchemar. En revanche, si nous subissons les assauts en règle d’un nuage de ces insectes « suceurs de sang », la barbecue party devient vite infernale.
L’important est le seuil de tolérance au-delà duquel tout bascule : le bouton qui devient phlegmon, la toux qui évolue en bronchite, etc. Chez la plante, c’est la même chose. Quelques feuilles dévorées par les chenilles sont sans autre conséquence qu’esthétique. En revanche, une attaque généralisée d’araignées rouges peut éliminer tout le feuillage en quelques jours et entraîner la mort rapide de la plante.
C’est avant tout votre sens de l’observation et la rapidité de l’intervention qui feront la différence. Toutes les affections ne sont pas aussi spectaculaires que des attaques de pucerons. L’ennemi est parfois insidieux et le « temps d’incubation » de la maladie souvent assez long. Toute modification de l’aspect et du comportement de la plante doit vous alerter et vous inciter à passer à l’action, en commençant d’abord par améliorer les conditions de culture.
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Votre but doit être d’offrir à la plante les moyens de résister au problème, de la débarrasser des ravageurs ou des agents vecteurs de la maladie. Il faut ensuite agir de telle façon que de nouvelles attaques ne se produisent pas et que d’autres ennemis ne profitent pas de la faiblesse passagère de la plante pour passer à l’attaque. En aucun cas, l’idée majeure est l’éradication des parasites, cette « guerre totale » étant perdue d’avance et assurément désastreuse pour l’environnement.
Ravageurs et maladies
On désigne comme « ravageurs » les espèces qui prolifèrent sur les plantes et s’en nourrissent directement : insectes, acariens, limaces, rongeurs. Les « maladies » sont la réaction de la plante par des taches, des nécroses, des décolorations, à la présence d’un hôte indésirable : champignon, bactérie ou virus.
Il est toujours possible d’agir directement sur les ravageurs en supprimant manuellement les organes où ils se concentrent. Le traitement qui suit a pour but de protéger le végétal contre une nouvelle attaque. Pour les maladies, les soins consistent à empêcher l’extension du problème et à limiter les dégâts sur la plante. Un organe taché, déformé, nécrosé, décoloré ne retrouve jamais son aspect initial. Il est donc nécessaire de couper les parties malades ou même d’éliminer la plante dans le cas d’une trop forte attaque.
Attention : 80 % des taches, décolorations, flétrissements chez les plantes d’intérieur ne sont pas dus à des maladies, mais à des erreurs de culture, excès d’arrosage ou un air trop sec.
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Les plantes d’intérieur jamais malades
Nombre d’espèces cultivées à l’intérieur se montrent résistantes à la plupart des ravageurs et des maladies. Voici celles que l’on ne traite pratiquement jamais : Adenium, Alpinia, Amorphophallus, Ardisia, Aspidistra, Caladium, Clusia, Colletia, Cyanotis, Cyperus, Exacum, Fittonia, Glechoma, Haemanthus, Hymenocallis (ismène), Jatropha, Microlepia, Neoregelia, Nidularium, Ophiopogon, Oplismenus, Pachyphytum, Pellaea, Pellionia (Elatostema), Pinguicula, Plectranthus, Puya, Rehmannia, Sansevieria, Scirpus, Siderasis, Sonerila, Stenocarpus, Veltheimia, etc.
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