Disposant d’un volume de terre forcément limité par la contenance du pot, les plantes de la maison ont tôt fait d’épuiser les substances nutritives que leur apporte le substrat. Sans une fertilisation régulière et judicieuse, elles ne se développent guère, paraissant végéter, et fleurissent difficilement.
Le terme « engrais » : les notions à connaitre
Le terme « engrais » est la dénomination officielle des produits fertilisants destinés à favoriser la croissance des plantes. Dans le langage courant, l’engrais a pris ces dernières années une connotation péjorative qui sous-entend une stimulation artificielle des fonctions vitales et qui pourrait même faire penser au dopage. Si l’on s’exprimait comme il se doit avec les termes « nourriture » ou « aliment » pour plantes, il n’y aurait plus d’ambiguïté, mais la législation en interdit l’emploi.
En pratique, tout dépend de la façon dont on apporte l’engrais et de la quantité donnée à la plante. Dans les cultures industrielles, on peut dire que les plantes « sont à l’engrais » : la rapidité de production et l’aspect du végétal au moment de sa mise en vente sont privilégiés. Mais une fois arrivée chez nous, la plante se retrouve dans un tout autre contexte et elle va de nouveau pouvoir être alimentée normalement.
Notre conseil : Les plantes doivent utiliser tous les sels minéraux que leur apportent les engrais, sous peine d’entraîner des concentrations trop importantes dans le sol et des brûlures. Un bouchon d’engrais liquide dilué dans 5 à 10 litres d’eau donne une solution peu concentrée pour une fertilisation sans risque.
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Les engrais liquides
C’est la présentation la plus courante pour les plantes de la maison. Les substances nutritives sont déjà dissoutes, mais elles restent encore trop concentrées pour une utilisation directe du produit. Il est donc nécessaire de diluer.
Les engrais liquides se divisent en deux catégories : organiques et minéraux.
Les engrais organiques sont issus de matières naturelles (betterave, vinasse, cuir, guano, plumes, arêtes de poisson, etc.). Ils offrent l’avantage d’agir en douceur, sans risque de brûler les racines. Ces produits bien équilibrés, à l’action plutôt lente et soutenue, exhalent une odeur plutôt forte et tachent les tissus et les objets.
Les engrais minéraux sont habituellement qualifiés de « chimiques ». Fabriqués industriellement, ils sont dosés avec la plus grande précision. Directement assimilables par les plantes, ils agissent vite et donnent des résultats visibles en quelques jours. Ces produits souvent inodores, incolores ne tachent pas, hormis la cristallisation des sels minéraux sur le feuillage ou sur le sol (en cas de surdosage). On reprochera aux engrais minéraux de ne pas renfermer d’auxines (hormones végétales) qui sont des agents essentiels pour une fertilisation équilibrée. Une mauvaise utilisation des engrais de synthèse peut provoquer des brûlures.
Certaines générations nouvelles d’engrais liquide contiennent un décalcairisant qui neutralise le calcaire de l’eau de ville, ce qui facilite l’assimilation des éléments nutritifs par la plante. Cela évite aussi les dépôts blancs sur les feuilles et les pots.
Les engrais solubles
Ce sont des poudres fortement dosées, que l’on dissout dans l’eau afin d’obtenir une solution fertilisante qui s’utilise comme de l’engrais liquide. L’avantage est que vous achetez uniquement de l’engrais (et non de l’eau fertilisée). En revanche, la concentration est toujours forte et le produit a du mal à se conserver longtemps (il durcit). Beaucoup d’engrais solubles présentent une efficacité foliaire, ce qui permet de les appliquer par vaporisation. On peut leur reprocher de nécessiter un dosage de précision, même si certains produits sont désormais vendus en sachets doses très pratiques (pour un litre).
Les engrais bâtonnets
Dans ces produits, la matière fertilisante (minérale) est intégrée dans un support solide. Après compression par une machine, on obtient, selon leur aspect, des « cachets », des « clous des « cônes » ou des « bâtonnets que l’on enfonce dans le sol, à la périphérie du pot. Le produit se dissout avec les arrosages, d’où une efficacité d’environ deux mois. On peut reprocher à cette présentation un manque de régularité dans la qualité des bâtonnets. Certains sont trop friables et se désagrègent au moment de la mise en place. Les puristes estimeront (à raison) que l’engrais n’est pas très bien réparti, surtout dans les petits pots où l’on n’utilise qu’un seul bâtonnet. Préférez les bâtonnets pour les plantes cultivées dans des grands bacs ou celles qui ont été récemment rempotées ; ainsi le produit n’entrera pas en contact avec les racines.
Les engrais granulés
Ce type de formulation est très utilisé au jardin, mais pour les plantes de la maison, on préfère les nouvelles générations de « billes » ou de « perles » à diffusion lente et progressive. L’engrais, enfermé dans une sorte de capsule poreuse, se libère à travers la membrane, en fonction de l’humidité du substrat. Une seule application annuelle à la surface du pot est suffisante. Il s’agit à l’évidence de produits d’avenir en raison de la simplicité d’utilisation et de leur efficacité. Le seul défaut est qu’il est impossible de contrôler le moment où les granulés sont épuisés. Les membranes ne se délitant pas, le produit conserve en permanence son aspect uniforme.
Les engrais foliaires
Il s’agit d’engrais liquides ou solubles, au pouvoir pénétrant, qui peuvent être appliqués sur le feuillage par pulvérisation. La matière fertilisante est absorbée par les stomates de la feuille et plus rapidement transformée par la photosynthèse. Ce type d’engrais est apprécié par les orchidées et par les plantes aux racines charnues et fragiles.
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