Toute personne souhaitant faire un potager envisage la plantation de pommes de terre. D’abord parce que celles-ci ont un bien meilleur gout si vous les cultivez et ensuite parce que la culture des pommes de terre est relativement simple. Elle présente divers avantages : un bon rendement, des valeurs nutritives importantes, et elles se conservent durant longtemps. Autant de qualités qui donnent envie de se mettre à la plantation de pommes de terre dans son potager.
Quelles pommes de terre choisir ?
Le choix des pommes de terre dépend essentiellement de vos gouts, ainsi que de vos habitudes alimentaires. Les rates, les Bernadette, les amandines sont des pommes de terre qui se tiennent bien et sont assez fermes. Elles se cuisinent facilement en salade, rissolées ou en robe des champs, elles apprécient la cuisson à la vapeur ou à l’eau.
Les variétés à chair tendre, comme la Mona Lisa, la mistral, la Rosabelle sont également parfaites pour la cuisson à la vapeur ou à l’eau. Elles conviennent parfaitement également à la purée ou en gratin au four.
Les variétés à chair plus farineuse comme la Blondy, la Bintje, la Désirée ne conviennent pas à la cuisson vapeur ou à l’eau, en revanche ce sont les patates idéales pour les gratins, soupes, frites et purée.
Vous pouvez également essayer les pommes de terre anciennes qui font une réapparition remarquée notamment en raison de leurs diverses couleurs en purée : bleu, rouge ou violet. Il s’agit en particulier de la Rose de France ou bleue d’Artois.
Vous pouvez aussi les choisir en fonction d’autres critères :
Les pommes de terre précoces comme la Belle de Fontenay, l’Amandine, la Rosabelle, l’Ostara, l’Aliénor… ou les plus tardives telles que la Vitelotte, la Mélody, les Rouges de Flandres… Si vous souhaitez des pommes de terre nouvelles ou primeurs, vous les cultiverez sous tunnel afin d’en avoir en mai-juin. Les variétés les plus précoces se récoltent 2 à 3 mois après avoir été plantées et les variétés les moins précoces demandent jusqu’à 5 mois.
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Vous disposez de différentes techniques : la germination ou le semis.
Le semis consiste à récolter les graines des pommes de terre se trouvant dans les fruits. C’est une manière économique de cultiver la pomme de terre. C’est également parfois le seul moyen quand vous souhaitez des espèces très rares. Le semis présente deux inconvénients : il demande beaucoup de manipulation, semis en godet puis repiquage, et il ne reflète pas forcément la variété que vous souhaitiez. C’est pourquoi beaucoup préfèrent planter les tubercules directement.
La prégermination présente l‘avantage de gagner deux à trois semaines sur la culture. C’est intéressant pour les pommes de terre de conservation où la récolte se fait à 90 ou 120 jours. Vous mettez vos tubercules sur des clayettes dans un endroit frais et ensoleillé, mais où le risque de gel n’existe pas.
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Ne les superposez pas. Vous obtenez alors des germes trapus et pigmentés qui présentent l’avantage d’être plus solides que les longs germes blancs que vous obtenez dans les endroits obscurs. Vous pouvez aussi mettre les tubercules dans des boites à œufs. La germination prend 4 à 6 semaines pour être parfaite. Le mieux est donc de les faire germer en janvier ou février.
Quand planter les pommes de terre ?
Pour planter les tubercules, il faut attendre que tout risque de gel ait disparu, généralement entre mi-mars et mi-mai. Il existe un repère qui ne trompe pas, la floraison du lilas. Plus vous êtes dans le sud de la France et plus vous pouvez les planter de bonne heure. Ainsi, en Provence, il est possible de les planter à partir de février-mars suivant les températures bien entendu. Si vous vous trouvez sur la côte Atlantique, patientez plutôt jusqu’à fin mars début avril.
Dans le nord de la France ou toute autre région, la floraison du lilas donne une indication, mais généralement vous attendrez plutôt mi-avril voire même mi-mai quand le printemps reste froid. En revanche, la terre est préparée durant l’hiver et on peut également les planter avant sur le littoral, mais sous tunnel.
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C’est une expérience intéressante à faire également. En janvier et février, faites germer les tubercules en cave durant la lune montante. Plantez-les en lune descendante entre mars et mai. Buttez-les régulièrement entre mai et aout en lune descendante avant de les récolter au fur et à mesure de vos besoins. En septembre vous arrachez les pommes de terre restantes.
Comment les planter ? (Les différentes méthodes)
Pour la plantation des pommes de terre, vous disposez de plusieurs méthodes, vous allez voir qu’à chaque fois il existe des avantages et des inconvénients, dont il est nécessaire de tenir compte. Nous avons choisi de vous en présenter trois qui conviennent parfaitement quand vous les cultivez au potager :
Avant de vous exposer ces méthodes, il existe une étape commune : la distance et l’amendement.
Pour planter vos pommes de terre, respectez une distance de 30 à 40 cm entre deux plants, pour les pommes de terre primeurs et dans le cadre des pommes de terre de conservation, la distance est plus importante, de 40 à 50 cm. Respectez également un écart de 50 à 60 cm entre les rangs.
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Sachez que la pomme de terre aime la potasse qui assure un bon développement. Au moment de la plantation, le paillis de consoude est apprécié. Il est également possible d’ajouter un peu d’engrais bio, à base d’algues par exemple. Le sol sera plutôt léger, vous pouvez utiliser fumier ou compost avant les plantations sans problème. La fumure ne gêne pas les pommes de terre.
Les différentes techniques de plantation :
- La culture avec buttages est la plus traditionnelle, c’est une culture en pleine terre. Elle nécessite un travail important, mais c’est aussi la plus simple. Différentes étapes sont nécessaires. La terre doit être décompactée sur 30 cm avec une grelinette ou tout autre outil. Ensuite, réalisez des sillons de 10 à 15 cm de profondeur pour y placer les tubercules, toujours en respectant les distances. Les germes pointent vers le haut. Refermez et paillez généreusement.
Régulièrement par la suite, vous butez les plants en enlevant le paillis et en ramenant de la terre sur les plants. Ensuite, remettez le paillis en place, il faut éviter que le tubercule ne sorte de la terre et verdisse.
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Vous pouvez former une butte dès la plantation de cette manière inutile de passer par cette étape par la suite.
Cette façon de faire présente deux avantages : elle évite aux tubercules de verdir et elle nécessite très peu de matériaux.
Les inconvénients sont liés au nombre d’interventions et au fait de remettre le paillage en place à chaque fois.
- La culture sous paille débute de la même façon que la première avec un bon traitement de la terre pour l’aérer sur 30 cm environ. Il est préférable de mettre un bon engrais tout de suite après le décompactage bien au fond de la terre. De cette manière, les vers vont se développer, bien abrités sous cette épaisseur. Ensuite, vous travaillez la surface au croc grossièrement et au râteau. Vous n’avez pas de sillon à ouvrir, juste tirer un cordeau et poser les tubercules en les enfonçant très légèrement dans la terre.
Une fois que cela est fait, il faut pailler sur une épaisseur d’environ 10 cm, à compléter au cours de la croissance. Quand le plant dépasse de 20 cm, il faut remettre des couches de 10 cm. Un compost à demi mûr peut remplacer la paille si vous en avez la possibilité.
Cette méthode demande très peu de travail de la terre, donc peu d’effort physique. Vous récoltez les pommes de terre sans arracher le plant qui continue à se développer. Vous augmentez le rendement, celui-ci pourrait être d’une fois et demie plus important environ.
En revanche, les mulots attaqueraient plus facilement les plants qui risquent d’être grignotés ou sectionnés et elle demande beaucoup de compost ou de paille.
- La culture sous bâche plastique ressemble à celle sous paille sinon que la bâche remplace la paille. Vous décompactez la terre, et ensuite vous posez sur votre terre une bâche noire perforée et vous découpez vos trous de plantation, ceux dans lesquels vous poserez vos tubercules. Vous plantez vos tubercules en les enfonçant environ de 10 cm dans la terre.
Les avantages tiennent au fait que la terre est plus chaude rapidement, vous n’avez plus à intervenir après la plantation et le rendement est amélioré de la même manière que pour la culture sous paille.
Les inconvénients : l’emploi du plastique que certains n’apprécient pas et un esthétisme qui ne plait pas forcément.
- Vous pouvez également opter pour la permaculture, mode de culture de la pomme de terre traditionnel qui consiste à planter les tubercules en automne pour les laisser plus longtemps dans la terre. Il faut que la terre soit saine et que l’eau ne stagne pas. Le tubercule sera enterré à 20 cm au moins si les températures de la région sont très froides. Les pommes de terre sont alors plus résistantes aux maladies et elles sont plus belles et plus grosses.
Maladies et nuisibles : solutions pour protéger vos pommes de terre
La culture des pommes de terre est sujette à des maladies ou à l’attaque de nuisibles. Les principales maladies sont le mildiou et l’alternariose et les ravageurs les plus courants sont les doryphores et les noctuelles. Il faut penser aux protections fongicides et insecticides. Il existe une protection phytosanitaire efficace.
Comment lutter contre les doryphores ?
Il s’agit d’abord de les repérer, ce sont des coléoptères jaune orangé, rayés de noir. Ils mesurent 1 cm de longueur et déposent leurs œufs sous les feuilles, les larves rouges à points noirs se nourrissent de celles-ci. Dès que vous savez que vos plants de pommes de terre sont infestés par les doryphores, ramassez les œufs et les larves et détruisez-les. Vous pouvez les pulvériser de pyrèthre à condition que l’attaque en soit au début. Vous pouvez également planter des aubergines à côté, elles constituent un piège puisque cet insecte les préfère.
Lutter contre le taupin
Si vous voyez des fils de fer jaunes à tête marron foncé, ce sont sans doute des larves de taupin. Elles mesurent environ 25 mm et possèdent trois paires de pattes. Elles se nourrissent essentiellement de jeunes racines et creusent des galeries dans les tubercules. Elles prolifèrent en milieu humide. Pour lutter contre et les éradiquer, il est nécessaire de biner, ce qui permet d’éliminer les œufs et les larves. Il est également possible de placer dans la partie superficielle de la terre des boites avec des épluchures de pommes de terre afin de les piéger. Vous les videz régulièrement et renouvelez l’opération.
Comment éliminer les noctuelles ?
Les chenilles de ce papillon de nuit se cachent le jour sous les feuilles ou dans les débris de la plante qui a été envahie. Il faut les repérer le plus tôt possible, car les chenilles sont de plus en plus résistantes. Quand elles ont trouvé refuge à l’intérieur de la tige, elles sont protégées. Dès qu’une plante présente un aspect flétri, il faut dégager la chenille, un ver gris. Elle s’enroule alors sur elle-même ce qui la différencie des larves de taupin. Pour empêcher que les dégâts ne soient trop importants, éliminez les parties de plantes atteintes et brûlez-les. Si vous savez que vous risquez d’être envahi, les traitements suivants peuvent être utilisés :
- Protection biologique grâce au Bacillus Thuringiensis.
- Pour les mineuses et défoliatrices, il existe des spécialités chimiques, il faut cependant bien lire la notice, car certains traitements ne sont pas adaptés aux consommables.
- Vous pouvez aussi essayer les infusions d’absinthe ou pulvérisez une décoction de pyrèthre ou tanaisie.
Qu’en est-il des pucerons ?
Les pucerons de la pomme de terre ne nécessitent que rarement l’emploi d’insecticide, car il est rarement nuisible pour cette culture. Sa prolifération est régulée par les prédateurs et de ce fait, il n’y a pas de problème.
Comment traiter la gale commune ?
Celle-ci peut être observée facilement, car une fois atteints, les tubercules sont criblés de taches brunes et de crevasses. Ils se conservent alors très mal. Il faut pour y remédier contrôler le sol qui ne doit être ni trop calcaire ni trop acide, il faut alors faire des apports réguliers d’humus ainsi qu’un apport d’engrais avant la plantation.
Que faire contre le mildiou ?
Il faut agir très rapidement, car le mildiou conduit à la mort de la plante. Vous le repérez aux taches jaunes, virant au brun sur le feuillage. Si vous le laissez, toute la plante se dessèche. Les tubercules sont atteints et pourrissent. En prévention, quand le sol est humide, après un orage par exemple, traitez les feuilles dessus et dessous avec une bouillie bordelaise. Pulvérisez une décoction de prêle ou du lithothamne.
Évitez l’alternariose
Il n’existe aucun traitement curatif connu pour cette maladie. Vous pouvez juste l’éviter en protégeant vos cultures et en contrôlant sa propagation. Prophylaxie et traitements phytosanitaires préventifs sont la base pour éviter qu’elle n’envahisse vos solanacées.
- La rotation des cultures et l’utilisation de plants sains sont primordiales, il faut également lutter contre les repousses et mauvaises herbes.
- Une bonne irrigation et une fertilisation raisonnée évitant les carences propres au type de terre, la teneur en matière organique doit être vérifiée sans endommager la structure du sol.
Récolter les pommes de terre : quand et comment ?
Les variétés les plus précoces sont généralement récoltées 90 jours après la plantation. C’est entre juillet et septembre que vous pouvez voir les signes qui vous donnent le feu vert. Il faut attendre que la partie aérienne se couche et jaunisse. Pour les pommes de terre primeurs, dès que les fleurs fanent, vous pouvez les arracher. Les pommes de terre longue conservation, vous commencez la récolte quand les fanes sont desséchées complètement, en général entre 90 et 120 jours après plantation.
Notre conseil :
Faites-le de préférence par une journée ensoleillée et laissez-les sécher sur le sol avant de les rentrer.
Vous les récolterez grâce à un outil comme une fourche-bêche en faisant attention de bien la choisir sans dents pointues ou un croc à pomme de terre. Vous passez votre bêche sous les pommes de terre pour relever le plant. Ensuite vous arrachez les plants en tirant sur le feuillage. Vous pouvez essayer de partir à la recherche des plus petites dans la terre, les grenailles.
Comment conserver les pommes de terre après récolte ?
Une fois arraché, il est nécessaire de faire sécher les pommes de terre sur le sol, si possible, un ou deux jours sauf si le temps est menaçant. Triez-les à la main en faisant bien attention de ne garder que les plus belles. Un tubercule malade pourrait contaminer tous les autres.
Ensuite, choisissez un endroit frais, aéré et peu éclairé pour les conserver. Les pommes de terre nouvelles se mangent assez rapidement, elles ne se conservent pas.
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