Le blé constitue un pilier de notre alimentation depuis des millénaires. On le considère même comme la culture la plus ancienne du monde. Aujourd’hui, le blé est toujours utilisé pour fabriquer la une farine panifiable. Et il demeure précieux lorsqu’on élève des animaux, puisqu’il permet à la fois de les nourrir et de leur offrir une litière confortable. Si la culture intensive de blé est répandue, cette céréale reste rare chez les particuliers. Le blé est pourtant facile à semer et à cultiver !
Quand semer du blé ?
Le blé se sème à deux périodes de l’année : en février/mars pour les variétés de printemps et en octobre pour les variétés d’hiver. Cette céréale présente une très bonne résistance aux gelées, jusqu’à – 15°C. La récolte a lieu 8 à 11 mois après le semis, en fonction des variétés.
Quelles variétés choisir ?
La grande famille du blé
Le terme « blé » désigne une immense variété de céréales. On distingue principalement deux types de blé :
- Le blé dur : adapté aux régions arides et chaudes, il est particulièrement riche en gluten ;
- Le blé tendre (froment) est le plus répandu en France, puisqu’il permet de réaliser la farine panifiable utilisée pour préparer le pain.
Vous pouvez opter pour différentes variétés de blé tendre : l’épeautre, le petit épeautre (ou engrain), ou vous essayer à la culture du blé de khorasan, une ancienne variété de grain dur.
Si vous souhaitez cultiver du blé dans un but purement esthétique, laissez-vous tenter par la Touzelle, une variété ancienne au feuillage d’un beau vert bleuté. Vous pouvez lui préférer le blé de Galice ( aussi appelé blé de Pologne), qui passe du vert franc à un très bel aspect doré lorsqu’il arrive à maturité.
Que faire avant de semer le blé (préparation, etc.) ?
Le blé apprécie une terre riche, bien amendée. Du fait de sa haute taille, le blé a besoin de bien s’enraciner, sous peine de s’affaisser (on parle dans ce cas de « verse »). Il est donc indispensable de travailler la terre afin qu’elle soit meuble et bien homogène, et de doser le compost avec soin pour que la terre ne soit pas trop souple : 400 à 500 gr au m² maximum.
Pour que le blé s’épanouisse parfaitement, il ne doit pas être parasité par la présence d’herbe : on veillera donc systématiquement à désherber avec soin avant de procéder au semis.
Comment le semer ?
Le blé se sème exclusivement en place.
- Tracez des sillons en respectant un espacement de 20 cm ;
- Enfoncez un grain tous les 3 cm, en l’enfonçant de 2 cm ;
- Recouvrez au râteau en tassant légèrement ;
- Arrosez en pluie fine pour ne pas déplacer les grains.
Bien que le blé présente une bonne résistance au froid, il est possible que vous subissiez quelques pertes lors d’un semis automnal. Pour contrebalancer les pertes, vous pouvez augmenter la densité de plants au m² : espacez vos sillons de 15 cm seulement, et déposez les grains à 2 cm les uns des autres.
Où planter le blé ?
Le blé apprécie les emplacements ensoleillés. Si l’on est habitué à voir de grands champs de blé, il est aussi possible de cultiver le blé de façon ornementale, en optant pour une petite surface ou en le semant de façon isolée.
Comment l’entretenir ?
Cinq à six mois après les semailles, les tiges de blé commencent à se fortifier. Cette étape se nomme le tallage. Vous pouvez alors donner plus de vigueur à vos cultures en les sarclant et en les buttant.
Le blé n’aime pas la concurrence de l’herbe, qui nuit à son développement. Il est donc indispensable de désherber régulièrement.
Si le blé n’apprécie guère la compagnie de l’herbe, il fait une exception pour le trèfle, qui a la particularité de fixer l’azote. Or, les jeunes pousses ont un besoin important d’azote pour se développer. Dès la levée, vous pouvez donc procéder au semis du trèfle – blanc ou violet, suivant vos goûts.
Comment arroser le blé ?
Le blé se développe suivant différentes étapes, et ses besoins en eau évoluent. Lors des semailles, il se contentera d’un arrosage modéré. Mais ses besoins augmenteront lors de l’épiaison (la formation de l’épi). Lorsque le blé arrive à maturité, il jaunit et les épis se courbent : il est alors temps de cesser tout à fait l’arrosage.
Récolter le blé : quand et comment faire ?
Le blé arrive à maturité lorsque les épis deviennent jaunes et qu’ils se courbent vers le sol, fin juillet. En cas de doute, commencez par prélever les grains d’un seul épi : s’ils sont bien durs, il est temps de moissonner.
La moisson s’effectue traditionnellement à la faux, mais vous pouvez opter pour une cisaille. Coupez le blé à environ 10 cm du sol. Réaliser des gerbes, que vous lierez avec soin afin de les suspendre hors de portée des rongeurs.
Il est possible de récupérer quelques grains de blé en malaxant simplement un épi entre vos doigts, en partant de la base et en remontant vers son extrémité. Pour récupérer l’intégralité de votre récolte, utiliser un drap.
- Étendez le drap par terre ;
- Disposez des épis de blé sur la moitié du drap ;
- Repliez le drap ;
- Battez le drap à l’aide d’un bâton.
Il ne vous restera plus qu’à vanner le blé, autrement dit à séparer le grain de la balle. Pour cela, utilisez simplement un tamis et un sèche-cheveux.
Les maladies du blé et que faire ?
Les ravageurs
Les oiseaux sont gourmands de blé, et lorsque les grains sont assez développés à leur goût, ils ravagent les cultures en un temps record. La seule protection efficace est un filet. Le blé attire aussi les rongeurs, et seuls les pièges peuvent les tenir efficacement à distance.
Vos cultures de blé sont susceptibles d’être attaquées par le ténébrion, un coléoptère gourmand de grains, ou par le charançon. Tous deux font principalement leur apparition lorsque la température dépasse 32°C. L’application d’un insecticide se révèle alors indispensable.
Les maladies
Le blé est exposé à l’oïdium, en particulier au printemps. La maladie se reconnait aux taches blanches, évoquant la moisissure, qui envahit les cultures. Si les taches sont brunes, il s’agit alors de rouille. Dans un cas comme dans l’autre, la maladie peut être endiguée à l’aide d’un fongicide.
La carie du grain est une autre maladie commune qui touche le blé. Tout comme l’oïdium et la rouille, elle est causée par un champignon, mais elle peut se révéler extrêmement contagieuse. Il est donc indispensable d’arracher les tiges contaminées et de les incinérer.