Dotées de moteurs surpuissants et de disques de grand diamètre, ces machines de « poids » sont particulièrement destinées aux gros travaux de meulage et de tronçonnage, sur les matériaux de construction ou le métal.
À l’origine réservées aux professionnels du bâtiment, les meuleuses d’angle de 230 mm de diamètre font désormais partie de l’outillage des bricoleurs, que les travaux de gros œuvre ne rebutent plus. Même s’il faut être plutôt musclé pour les maintenir à deux mains, rien ne saurait leur résister.
Outre le meulage, le tronçonnage et l’ébarbage des métaux, elles permettent de couper sans effort de nombreux matériaux tels que parpaings, briques, pavés auto-bloquants, dalles… Mais aussi les IPN et pièces métalliques de forte section.
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Principe de fonctionnement
Sur une meuleuse, on distingue deux parties le corps et la tête de l’outil. Généralement constitué d’un carter et d’une poignée arrière en PVC le corps abrite le bloc moteur, les composants électroniques, les commandes et une turbine de refroidissement. Sous son carter en fonte d’aluminium, la tête dissimule des pignons de transmission et un renvoi d’angle qui se termine par un axe fileté.
C’est ce dernier qui reçoit les meules, les disques et brosses, serrés dans des flasques calibrées. Très démultipliée par les pignons, la vitesse de rotation de l’outil peut atteindre 6 600 trs/min.
Serré sur un collet intégré à la tête, le capot protecteur préserve l’utilisateur et son environnement des flammèches et des projections de particules. Il peut s’orienter en fonction du montage de la poignée avant, ou de l’angle formé par la meuleuse et la pièce à travailler.
La motorisation
Les fortes puissances absorbées des meuleuses de cet essai (2 000 à 2 300 W) autorisent toutes un travail de longue durée et efficace. Il serait souhaitable, rappeIons-le, que soit également annoncée à puissance restituée.
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Affichée par trois constructeurs allemands cette mesure permet au consommateur de calculer le rendement mécanique effectif du modèle convoité et de se faire une première idée de ses qualités technologiques.
Les bobinages des induits de tous les moteurs sont recouverts de plusieurs couches d’un isolant thermique ce qui les rend capables de résister à de très hautes températures. Des grilles de protection supplémentaires ou un enrobage réfractaire agissent comme de véritables blindages contre les poussières abrasives, et augmente de façon notable la de vie de machines. Autre facteur de longévité : la construction enferme les pièces les plus sensibles dans des cages étanches. Ce qui isole totalement le moteur et les composants électroniques de la poussière.
Pour tenir compte des efforts imposés au moteur et de température survenant lors des travaux de longue durée, la ventilation est dispensée par turbine : cette dernière refroidit en force les différentes parties mécaniques et électriques, en refoulant vers le nez de la machine l’air aspiré à l’arrière… Ce dispositif empêche les poussières de meulage de pénétrer dans le moteur.
Une ventilation très puissante et des ouïes dirigées vers la meule refroidissent également la zone de travail, mais elles ont aussi tendance à disperser encore plus la poussière dans a pièce… Et de la poussière, ces machines en produisent une grosse quantité !
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Le jeu latéral de l’arbre-moteur est insignifiant sur l’ensemble des modèles testés, ce qui témoigne d’un ajustage précis et augure une bonne durée de vie de cette partie sensible.
Autre point commun, le changement des char- bons auto-rupteurs est facilité par des trappes d’accès sur toutes les machines.
En éliminant les brusques à-coups et I ‘effet de couple à la mise en route (effet gyroscopique amenant des torsions des poignets) la progressivité du démarrage est un facteur de sécurité important pour l’utilisateur.
Nez et capot protecteur
A l’avant de l’outil, le carter forme un plan incliné pour dégager la visibilité et faciliter l’accès aux endroits difficiles. Le volume et la forme de ce carter influent sur la profondeur de travail maximale. Le sens de rotation de la meule est très souvent indiqué par une flèche moulée ou gravée sur le dessus.
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Pour plus de sécurité, les capots protecteurs possèdent en général un ergot qui s’engage dans une gorge circulaire moulée sur le collet de la machine. Ce système évite que le capot ne se déplace pendant les travaux. Souvent assuré par une vis ou une clé, le réglage de ce capot se révèle plus rapide avec le système de blocage à levier (dit à friction).
La prise en main
La plupart des marques offrent une poignée arrière qui s’oriente de 90° vers la droite comme vers la gauche du carter moteur afin de conserver une bonne maniabilité en toutes circonstances. Un simple encliquetage suffit à la verrouiller en position. Pour d’autres, la même opération nécessite Un démontage plus fastidieux de la poignée. Amovible ou fixes, des pontets couvre-main protègent efficacement cette poignée et la commande de démarrage.
La poignée latérale peut en principe se visser à droite, à gauche ou sur le dessus de la tête, en fonction de l’application. Certaines se contentent des deux filetages latéraux. Hormis la poignée, ces filetages servent à monter les meuleuses sur des supports de tronçonnage spécialement conçus. Une fois la poignée latérale vissée, le passage entre elle et le capot protecteur est un peu étroit pour des mains équipées de gants épais.
Le montage des meules
Avantage appréciable, toutes les machines testées sont maintenant équipées d un bouton poussoir permettant de bloquer l‘axe pendant le serrage des flasques. Ce qui évite le recours à une deuxième clé.
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La flasque située sous la meule sert pour l’entraînement et le centrage. Celle du dessus est destinée au serrage, qui s’effectue à l’aide d’une clé à deux ergots (toujours fournie avec la machine)
Le filetage normalisé (M 14) à l’extrémité de l’arbre permet l’adaptation de meules boisseaux, très utiles pour rectifier les surfaces planes, que ce soit de l’acier ou de la pierre. Mais aussi de brosses métalliques, droites ou torsadées, ou de disques abrasifs à lamelles, indispensables pour le décapage, le dérouillage et la préparation des surfaces.
La mise en route
Des différences marquantes apparaissent dans la manipulation de la commande de démarrage. Sur les gâchettes à double fonction, le démarrage n’intervient qu’après avoir débloque un petit cran de sécurité inclus au bouton.
Sur les autres modèles, il faut jouer simultanément sur un bouton latéral et une gâchette indépendante pour pouvoir démarrer. Cette formule, commune à beaucoup d’autres outils, nous semble être la mieux adaptée. Pour la praticité (surtout avec des gants) comme pour la durée de vie.
Le blocage en marche forcée s’avère, comme toujours, pratique à l’usage. Mais il nous apparaît quelque peu dangereux sur des machines de cette puissance. Par précaution, vérifiez toujours la position de la gâchette avant de brancher l’appareil. Sur les autres types machines, si l’on relâche le contact, le moteur s’arrête.
Le temps d’arrêt de ces meuleuses est, dans l’ensemble, assez long : de 5 secondes pour la plus rapide, à 14 secondes pour la plus lente. Une lenteur dont il faut tenir compte au moment de reposer cet outil au sol ou sur l’établi.
Attention aux objets placés à proximité ! Ils peuvent être projetés violemment ou, s’ils sont fixes, faire rebondir dangereusement la machine
Le poids
Le maintien de l’outil à deux mains est rigoureusement indispensable sur ce type d’appareils. A cause de leur puissance, bien sûr, mais surtout parce que leur poids dépasse parfois les 6 kg. Nous avons mesuré ce dernier sur les machines prêtes à l’emploi équipées d’une même meule à ébarber. Si le rapport poids- puissance facilite I ‘avance de l’outil sur des surfaces horizontales, la lourdeur de certaines peut réduire sensiblement leur maniabilité lors de travaux à bout de bras, en hauteur ou en continu.
Le niveau sonore
Les décibels mesurés à vide, à vitesse stabilisée et à un mètre de distance ont encore une fois démontré l’utilité des dispositifs protecteurs d’ouïe (casque anti-bruit ou bouchons d’oreilles spéciaux).
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