Très résistantes, les ardoises peuvent vivre plus d’un siècle sans nécessiter d’intervention. Mais elles doivent être vérifiées régulièrement et, tôt ou tard, remplacées. Un travail à la portée d’un bricoleur averti… et prudent.
Dépourvues de tétons ou de rainures d’emboîtage, contrairement aux tuiles plates et mécaniques, les ardoises se fixent à l’aide de clous ou crochets directement sur un voligeage ou des lattes (liteaux). Ces fixations, même traitées inoxydables, finissent malgré tout par subir la corrosion. Lorsqu’elles cèdent, l’ardoise bascule sur son axe ou glisse, laissant passage aux intempéries. La réfection peut alors imposer de remanier tout un pan de toiture.
Outre les cassures dues à la grêle ou aux chutes de branchages, l’une des causes les plus fréquentes d’intervention est liée à l’état des pièces de charpente et surtout, des supports d’ardoises. Selon la qualité de leur traitement préventif et leur section, ils gauchissent et vieillissent plus ou moins vite, générant par endroits des affaissements ou des boursouflures qui mettent en péril l’ensemble de la couverture.
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Des préparatifs soignés
Un liteau ne se remplace pas forcément dans sa totalité ; il peut n’être défectueux que de façon localisée. Si c’est le cas, coupez-le pour le faire reposer et le clouer à chaque bout sur des chevrons. De même, positionnez-le à joint vif dans le prolongement des éléments restant en place. Quand il est indispensable de changer des liteaux entiers, il faut souvent dégarnir largement le toit.
La planéité des liteaux, du bord de rive au faîtage, doit être rigoureuse : vous pouvez la corriger çà et là en clouant des cales d’épaisseur. La régularité de l’espacement horizontal des liteaux doit être tout aussi scrupuleuse : elle détermine le « pureau », qui est la partie (un peu plus d’un tiers) de l’ardoise restant visible de l’extérieur.
De bas en haut, le second tiers est nommé le « faux pureau », et le troisième (doublement recouvert) le « recouvrement ». Il assure l’étanchéité des joints latéraux.
Lorsque les ardoises démontées se révèlent saines, encore luisantes et « sonnant clair », elles peuvent, après nettoyage et éventuel démoussage, être remises en place.
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- Il y a toujours, avant ou pendant l’intervention, des ardoises à remplacer… Des éléments récents se trouvent facilement, mais c’est plus problématique avec les modèles anciens. Toutefois, on en trouve d’occasion : vérifiez que leur épaisseur correspond bien à ceux restés en place et que leur couleur est assortie. Des ardoises trop larges peuvent être retaillées, en revanche, celles plus étroites que les vôtres ne vous seraient d’aucune utilité. Or, il en existe de nombreux formats : les plus courantes, dites traditionnelles ou « françaises» font 2,6 à 3,5 mm d’épaisseur et mesurent entre 160 et 220 mm de largeur, pour une longueur de 250 à 325 mm.
Un matériel adapté
Qu’il s’agisse de vérifier l’état d’une couverture ou de la remanier, la prudence est de rigueur. Ne montez jamais sur un toit sans disposer d’une échelle appropriée. Elle doit être assez longue, articulée et munie de crochets de faîtage, pour atteindre le bord de rive et couvrir la distance entre la gouttière et l’arête du toit. Vous pouvez également utiliser un échafaudage et une échelle plate de couvreur.
De préférence, sanglez-vous et arrimez la courroie de votre harnais de sécurité en un point sûr.
Disposez vos outils et accessoires dans un sac retenu sur votre poitrine ou une ceinture munie de poches, afin d’avoir toujours les mains libres.
Le traditionnel marteau du couvreur et son enclume, plantables dans le bois, sont des outils à tout faire. Servant à arracher, enfoncer, percer, ils requièrent une relative tailler… Ils requièrent une certaine expérience de maniement.
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- La panoplie du couvreur amateur contemporain se compose d’un tire-clou à manche courbe, dont la longue lame d’acier à tête en forme de flèche tronquée permet de libérer et faire glisser les ardoises. Elle se complète de pinces coupantes spéciales, d’une cisaille à métaux, d’un ciseau à joints ou d’un ordinaire ciseau à froid, d’un marteau de charpentier et enfin, d’un maillet à tête souple. Prévoyez également une longue règle de maçon, une corde et un seau pour hisser et déblayer les matériaux.
De bonnes fixations
Pour les ardoises clouées (même dans un système tout crochet, certaines peuvent l’exiger), l’idéal est d’utiliser des clous de cuivre. Mais leurs homologues galvanisés ou en inox à large tête plate de 4 cm, plus économiques, font également l’affaire. Les crochets, en fil d’acier galvanisé maintiennent en pression la base des ardoises dans leur extrémité recourbée. Ils sont, soit pincés à l’autre extrémité doublement pliée sur le liteau situé au-dessus, soit fichés dans son bois. Ils se terminent alors à angle droit, en pointe acérée.
Un dernier conseil : les couvreurs de métier savent aussi bien façonner, sur leur cuisse, les feuillets de schiste en arrondis complexes, que trouer avec leur seul marteau le passage des clous dans l’ardoise… N’hésitez pas au début à utiliser un coupe-matériau électrique et une perceuse munie d’une mèche à pointe au carbure de tungstène de 5 mm !
Rationaliser la pose
Il est toujours préférable de redonner leur place initiale aux ardoises conservées. Aussi a-t-on intérêt, même si c’est un peu fastidieux, à les numéroter à la craie (sur l’envers) lors de la dépose. Le tri et le remplacement en sont facilités, et cette organisation permet de bien préparer la pose en superposant les rangées en « paquets », que l’on coince entre les liteaux rajeunis et solidement fixés.
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